Pomme : la piste des bâches anti-pluie contre les maladies fongiques
Une quinzaine d’arboriculteurs du réseau Dephy de Charente-Maritime sont allés à la rencontre de deux producteurs de pommes du Limousin pour échanger sur l’usage et le protocole d’utilisation des bâches anti-pluie.
Une quinzaine d’arboriculteurs du réseau Dephy de Charente-Maritime sont allés à la rencontre de deux producteurs de pommes du Limousin pour échanger sur l’usage et le protocole d’utilisation des bâches anti-pluie.
Discuter sur un dispositif de bâches anti-pluie pour la protection contre les maladies fongiques, notamment la tavelure. Tel était l'objet de la visite d'une quinzaine d’arboriculteurs Dephy de Charente-Maritime et membres de la Sica charentaise fruitière auprès de deux exploitants pionniers travaillant à proximité de Saint-Yrieix-la-Perche (Haute-Vienne), et membres de la coopérative Limdor. « Cette technique est déjà utilisée par certains producteurs du département et a donné lieu à la parution d’une fiche donnant les niveaux importants de réduction du nombre d’interventions et de résidus », explique Julia Crombez, conseillère arboriculture pour les Chambres d’agriculture des Deux-Sèvres et de la Charente-Maritime et animatrice du réseau Dephy (voir encadré).
L’intérêt de la visite dans ces vergers de Golden en bio était le protocole d’utilisation des bâches. Alors que les producteurs charentais ont des installations fixes, les producteurs du Limousin replient le dispositif de protection courant juillet après la période critique de développement de la tavelure. « Ceci permet de bénéficier des pluies estivales, au moment où les arbres ont le plus besoin d’eau, et d’augmenter la durée de vie des bâches par une moindre exposition », mentionne la technicienne. Le vent, qui a tendance à abîmer les bâches, génère aussi du bruit qui peut s’avérer gênant pour les personnes travaillant sur site.
Un coût relativement élevé
Enfin, si les bâches anti-pluie montrent également un effet bénéfique sur le gel, elles semblent favoriser la prolifération de certains bioagresseurs, comme les pucerons lanigères. Tous ces éléments ont été pris en compte par les arboriculteurs charentais, dont certains sont en phase de réflexion de renouvellement de ce type de dispositif au coût relativement élevé : environ 10 000 euros à l’hectare. « Le prix est donc un frein à un déploiement à large échelle. Le temps d’installation est quant à lui évalué à une centaine d’heures à l’hectare. Le repliage intervient en fonction du cycle des arbres », précise Julia Crombez.
Avantages et inconvénients
Avantages
Réduction importante de l’IFT fongicide (de -50 à -80 %).
Absence de tavelure, sur feuilles comme sur fruits.
Absence de maladies estivales et de conservation en verger.
Moins de retour à fleur mais plus régulier : éclaircissage facilité.
Diminution des traces détectées sur les analyses de résidus sur pomme.
Levier intéressant pour un passage en AB ou une démarche Zéro résidu.
Inconvénients
La limite principale est le coût de l’investissement et de la manipulation des bâches : à valoriser sur des circuits commerciaux à haute valeur ajoutée.
Attention à l’apparition de maladies fongiques secondaires.
L’ambiance est favorable aux araignées rouges : elles apparaissent précocement puis sont rapidement régulées par la faune auxiliaire.
Irriguer pour compenser l’absence de pluie.
La durée de vie de la bâche dans ce contexte est de 6 ans (bâche non repliée).