Négoce de pommes de terre : pourquoi le réseau Vitalis, groupe familial, ouvre son capital ?
Le réseau Vitalis ambitionne de développer de nouveaux relais de croissance et pour accompagner le changement d’échelle, s’ouvre à un groupe d’investissement. Francisco Moya explique à FLD les raisons de ce choix et le projet global.
Le réseau Vitalis ambitionne de développer de nouveaux relais de croissance et pour accompagner le changement d’échelle, s’ouvre à un groupe d’investissement. Francisco Moya explique à FLD les raisons de ce choix et le projet global.
Le groupe familial Vitalis vient d’accueillir dans son capital, de façon minoritaire -une part « entre 10 et 20 % »- de nouveaux partenaires, a-t-il annoncé le 15 mai. Il s’agit de Turenne Groupe et de sa filiale nordiste Nord Capital Partenaires. Turenne Capital est une société de gestion indépendante agréée par l'AMF spécialisée dans le financement en fonds propres des PME et ETI afin de les accompagner dans leur changement de dimension.
Cette ouverture du capital de Vitalis, pour une enveloppe importante d’un montant sur lequel le groupe ne souhaite pas s’étendre, a eu lieu à l’issu d’un processus concurrentiel mené par Oaklins, qui a pris « un peu plus d’un an, entre la décision et la concrétisation », selon Francisco Moya, directeur de la communication du réseau, que FLD a joint par téléphone le 15 mai au soir.
Qui est le groupe Vitalis ? Le groupe Vitalis est spécialisé dans le négoce et le conditionnement de pommes de terre et de condiments frais. Il dispose de 9 sites de conditionnement en France, situés dans les principaux bassins de production. En 2022, avec ses 260 collaborateurs, il a réalisé un chiffre d’affaires consolidé de plus de 150 millions d’euros pour plus de 250 000 tonnes commercialisées de pommes de terre et de condiments issus des parcelles des 700 producteurs partenaires.
Quelles ambitions ?
Il y a cinq ans déjà, en 2017, les familles Billaut, Bateman, Coo, Leconte et Loridan regroupaient leur capital pour créer le réseau Vitalis, autour de la société Négonor, dirigée par Francisco Moya. Aujourd’hui, cet élargissement au capital est une nouvelle étape significative dans la stratégie de croissance de Vitalis.
Avec cette opération, associés familiaux et investisseurs ambitionnent pour Vitalis de :
- devenir une ETI de référence en France et en Europe ;
- atteindre un chiffre d’affaires de plus de 250 millions d’euros dans les prochaines années ;
- stimuler la croissance à l’échelle internationale notamment vers l’Europe centrale et la péninsule ibérique. L’activité à l’international pèse aujourd’hui pour 20 % des volumes.
Déjà deux opérations de croissance externe
Vitalis rappelle également son positionnement pour une présence directe dans les bassins de production français et un maillage géographique pertinent. Deux opérations de croissance externe ont ainsi eu lieu fin 2022 et début 2023, avec des prises de participation auprès de deux opérateurs de l’amont de la filière : Pomliberty (producteur et conditionneur de pommes de terre dans la Somme et en Normandie) et HDC Lamotte (producteur et expéditeur drômois de pommes de terre, fruits et légumes frais).
Pourquoi s’ouvrir à un groupe de financement ?
Turenne Groupe est une société capital risque. « Nous nous ouvrons à ce type de société pour nous aider à grandir et nous structurer au niveau de la gouvernance, car nous avons atteint une taille importante. Il s’agit aussi de préparer le groupe à la suite car de nouvelles générations, au sein des six familles, arrivent, et nous avons aussi fait monter des cadres au comité de direction. La gouvernance ne se fait plus aussi simplement depuis le rapprochement de 2017 ».
Le réseau Vitalis compte aussi sur les connaissances de l’approche internationale du groupe Turenne.
« Pas de révolution » : la configuration capitalistique et le cap stratégique maintenus
Francisco Moya insiste néanmoins : la prise de participation par un groupe financier externe n’est pas si importante au regard de la taille de l’entreprise : « entre 10 et 20 % ». Et le réseau Vitalis conserve en outre la même configuration capitalistique. « Il s’agit de laisser la possibilité aux familles de conserver ou non par la suite le pilotage de l’entreprise. » Donc pas de changement stratégique prévu, « pas de révolution ».
Pour le réseau Vitalis, il s’agit donc d’avance par étapes, tout en conservant « l’ADN et les valeurs du groupe », que partage également le groupe Turenne, en termes de « management familial » et de « sensibilité aux enjeux environnementaux ».