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Consommation de fruits et légumes transformés : pourquoi la compote est la seule catégorie en hausse ?

Pourtant appréciés pour leur praticité, leur accessibilité et leurs qualités nutritionnelles, les fruits et légumes transformés voient leur consommation chamboulée en 2023, dans un contexte toujours inflationniste. Seules les compotes semblent tirer leur épingle du jeu. Jus et nectars sont en recul. La tendance n'est guère mieux en légumes en conserve et surgelés.

deux enfants qui consomment des compotes de fruits en gourde
La consommation de compote en 2023 s’établit à 798 kg pour 100 ménages et 2 599 € pour 100 ménages, en progression par rapport à 2022 (772 kg et 2 323 €) , selon les chiffres de l'Afidem.
© Fiac_Materne

« Les consommateurs ont adopté une consommation plus pragmatique face à l’inflation en 2023 pour mieux piloter leur budget, confirme Victoire Cassignol, directrice générale de l’Anifelt, lors du webinaire FranceAgriMer de présentation du panorama 2023 de la filière des fruits et légumes transformés(1), le 18 décembre 2024. Ainsi, la part de fruits et légumes transformés dans la consommation de fruits et légumes est sur-représentée dans les populations les plus précaires. »

Lire aussi : Fruits et légumes transformés : quels sont les chiffres clés 2023 de la filière française ?

Lire aussi : Souveraineté alimentaire et fruits et légumes transformés : « on est encore loin de l’autonomie »

La consommation des principales catégories de produits alimentaire a reculé en 2023 (recul des achats en produits de grande consommation frais et libre-service à -4,1 % et en épicerie salée à -2,9 %, comparé à 2022).

Les légumes transformés (conserves et surgelés) ne résistent pas à cette baisse (-2,8 % vs 2022, à comparer avec le recul des légumes frais à -3,2 %). En revanche, les fruits transformés (compotes et confitures) s’en sortent bien, avec des achats en hausse (+1,8 %), à comparer avec les achats de fruits frais (-4 %).

Infographie des chiffres clés de la consommation en 2023 : PGC, fruits frais, fruits transformés, épicerie salée, légumes transformés

 

Zoom sur la consommation de compotes, seule catégorie en hausse

« Pourquoi la compote est en hausse alors que les autres catégories sont en berne ? Je pense qu’il y a un report de l’achat frais vers le transformé, avec une part d’achat plaisir », estime Adrien Mary, président de l’Afidem, interrogé lors du webinaire.

La consommation de compote en 2023 s’établit à 798 kg pour 100 ménages et 2 599 € pour 100 ménages, en progression par rapport à 2022 (772 kg et 2 323 €) qui avait subi le contrecoup de la dynamique des années Covid.

« Après la baisse de 2022, on observe un regain de la consommation des ménages en compote  parallèlement à une hausse des sommes dépensées ainsi que du prix moyen », confirme Adrien Mary

De manière générale, l’Afidem juge que la compote est un marché structurellement en hausse depuis plusieurs années grâce à une série d'innovations lancées par des marques fortes: le rayon frais, la gourde, le sans sucres ajoutés ainsi que la diversification des recettes.

Lire aussi : Produit-on assez de pommes françaises pour nos jus et nos compotes ?

A relire : Fruits transformés : quelles sont les tendances de consommation ?

 

Zoom sur la consommation de jus et nectars : descente en gamme historique pour la filière

A l’inverse, le marché des jus et nectars est marqué par une baisse, que ce soit sur le commerce de détail ou en RHD, avec une baisse des achats et un recul de la consommation. « Le rebond RHD en post Covid n’a pas été retrouvé en 2023 », précise Emilie Jorda, en charge des Affaires scientifiques & réglementaires à Unijus.

L’experte précise que le facteur limitant reste les prix, élevés. « La hausse des prix (+11,8 % en 2023 dans l’alimentaire) a été plus maîtrisée dans le secteur des jus et nectars, à +6,8 % en moyenne. Cela s’explique par une descente en gamme historique pour notre filière, avec un recul des purs jus (-7 %) au profit des jus à base de concentré en 2023. On note également un recul des marques nationales (-17,7 %) ; ce sont les MDD qui tirent le marché, encore davantage. Le bio a décroché (-19,1 %). »

 

Zoom sur la consommation des légumes en conserve et surgelés : on ne retrouve pas les niveaux pré-Covid

« A l’instar de la catégorie épicerie salée,  le marché des légumes en conserve enregistre un repli en 2023, à -3 % en volume, dans un contexte inflationniste qui a eu un impact préjudiciable sur la consommation à domicile en termes de volume ; seul la référence petits pois-carottes s’en sort, confirme Pauline Bourcier, responsable des études économiques à Unilet. La consommation hors domicile -notamment dans la restauration commerciale- progresse sans pour autant retrouver son niveau pré-Covid. »

Même tendance pour le marché des légumes surgelés (-2% en volume à la fois en RHD et pour la consommation à domicile) qui reste marqué par l’impact de la crise Covid sur le débouché de la restauration (recul des achats des collectivités). « Le segment des purées et celui des poêlées restent néanmoins dynamique en RHD, glisse Pauline Bourcier. A domicile, les légumes surgelés sont déconsommés, à de rares exceptions près, avec une baisse du panier moyen et une baisse du nombre d’acheteurs. »

A relire : Les ventes de légumes en conserve et surgelés à la baisse en 2023 malgré leur bonne image auprès des Français

 

(1) Panorama statistique 2023 des fruits et légumes transformés par FranceAgriMer par un consortium de 10 organisations professionnelles ou interprofessionnelles représentatives de leurs filières, coordonné par l’association nationale interprofessionnelle des fruits et légumes transformés (Anifelt). Ces 10 organisations sont : l’AFC (choucroutiers), l’Afidem (fruits à destinations multiples transformés), ANIBI (bigarreau d'industrie), ANICC (champignon de couche), BIP (pruneau), Sonito (tomate d’industrie), SVFPE (légumes 4e gamme), Unijus (jus et nectars), Unilet (légumes conserves et surgelés), et l’Anifelt. Cette étude annuelle est réalisée depuis 5 ans.

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