Concurrence
La France ne doit pas s’endormir sur ses lauriers
ABSO Conseil a rendu publique au Sia la 4e veille concurrentielle 2015 de FranceAgriMer. Les États-Unis figurent pour la première fois parmi les pays étudiés.
ABSO Conseil a rendu publique au Sia la 4e veille concurrentielle 2015 de FranceAgriMer. Les États-Unis figurent pour la première fois parmi les pays étudiés.
En transformant plus de la moitié de ses 20 Mt annuels, les États-Unis sont le premier transformateur mondial de pommes de terre. C’est ce que vient de confirmer ABSO Conseil en rendant publique la 4e édition de sa veille concurrentielle 2015, financée par FranceAgriMer et qui permet de connaître l’évolution du niveau de compétitivité des différents secteurs face à leurs principaux concurrents mondiaux.
L’entrée des États-Unis parmi les pays étudiés provoque des « impacts non négligeables sur certains calculs d’indicateurs », ont expliqué les auteurs de l’étude. Quoique étant premier producteur mondial (98,550 Mt), la Chine, quant à elle, doit avant tout assurer sa consommation intérieure et n’interfère pas encore sur les flux mondiaux.
Les Pays-Bas, où 30 % de la SAU agricole sont dédiés aux pommes de terre dont 27 % sont consacrés aux plants, renforcent leurs positions commerciales sur ce créneau-là. Ils en exportent 63 % (environ 500 000 t en 2015). Avec une forte consommation intérieure (9 % seulement exportés), les consommateurs du Royaume-Uni sont très demandeurs de produits innovants et “made in UK”.
La Belgique transforme plus de tubercules qu’elle n’en produit en important des tubercules d’Allemagne ainsi que du nord de la France. Le pays montre un dynamisme à l’export sur tous les circuits.
En Allemagne, où 60 % des 10 Mt produites sont destinées au marché domestique du frais, la filière fécule est « en souffrance » depuis la disparition des quotas, ce qui ouvre la porte à la fécule danoise et polonaise. Néanmoins, l’Allemagne – qui exporte 40 % de sa production – figure à la première place de la veille de part « sa capacité à conquérir des marchés » grâce à sa généralisation de la certification GlobalGap.
Pour la France, il apparaît « quelques points de vigilance » notamment « une sous-valorisation des plants à l’export ». Même si elle est premier producteur de pommes de terre fraîches, le fossé se creuse de plus en plus entre une demande en produits transformés en hausse et une insuffisance des capacités de transformation à répondre à cette demande. Et ce n’est pas la nouvelle usine McCain à Leuze-en-Hainaut (Belgique) qui devrait rétablir l’équilibre !
Les Pays-Bas sont champions du plant, la Belgique du transformé, l’Allemagne de la fécule et la France du frais.