Tour de France de la Fraîch’Attitude
La Fraîch’Attitude, ça fédère !
Du 5 au 12 juin, toute la filière était en action. La Semaine Fraîch’Attitude était sous le haut patronage du ministère de l’Agriculture.
S’il existe un événement autour duquel toutes les familles professionnelles se retrouvent c’est bien cette fameuse Semaine Fraîch’Attitude. « Ce rendez-vous est devenu quelque chose de réellement planifié et attendu par nos partenaires », estime Xavier Herry, le responsable du service actions média/hors-média à Interfel et coordinateur de la Semaine Fraîch’Attitude à l’échelle nationale. Un message unanimement repris par l’ensemble des présidents des Fédérations de la filière pour célébrer la 5e édition de cette manifestation. « C’est un point de ralliement à l’action interprofessionnelle et surtout un moment important dans la relation des grossistes avec leurs clients pour lancer la campagne d’été », confirme Bernard Piton, président de l’Union des grossistes (UNCGFL). Chez eux en effet la mobilisation est très forte lors de la Semaine Fraîch’Attitude et ce depuis son origine. Et même si cette année le moral n’était peut-être pas des meilleurs, ce grand rendez-vous a encore une fois remporté quelques succès. « Nous appréhendions un peu de morosité ambiante en ce début de campagne, mais, le décalage de la Semaine Fraîch’Attitude d’une semaine est plutôt bien tombé. La période se prêtait encore mieux au discours ambiant sur la saisonnalité des produits et le lancement réel de la campagne d’été », reconnaît Bernard Piton. Même satisfaction à l’UNFD cette année, « Plus de 2 000 détaillants ont joué le jeu et proposaient des dégustations autour d’une théâtralisation Fraîch’ de leurs étals », décompte optimiste Francis Van der Elst, le président des détaillants.
C’est en effet sur les marchés que les plus importantes manifestations et animations ont été organisées cette année encore avec le soutien de plusieurs partenaires santé historiques d’Interfel. A savoir : la Ligue contre le cancer, l’association des diabétiques ou encore celle de cardiologie. Mais toutes ces animations ne seraient possibles sans le réseau de diététiciens, fondé par Interfel voilà déjà plus de cinq ans. Un travail que reconnaissent clairement les détaillants : « Je tiens à souligner l’aide précieuse des diététiciens de l’interprofession durant toute cette semaine. Particulièrement présents, ils sont le relais entre les collectivités et nos commerces et facilitent l’organisation d’événements notamment sur les places publiques », félicite Francis Van der Elst. Un avis partagé aussi dans les réseaux de grossistes : « Cette semaine fait partie d’un temps fort dans l’animation des magasins et restaurants. C’est une opération à laquelle nous essayons de participer le plus activement possible, qui arrive à bon escient chez nous, d’autant plus qu’elle est favorisée par la distribution et la communication de kits PLV de très bonne qualité réalisés par Interfel », confie Denys Anthonioz chez Creno. Cela leur permet en effet de conforter leurs relations commerciales. « Nous avons réussi à convaincre, par exemple, le groupe de restauration collective Ensemble à adhérer à ce genre d’animations en faveur de la consommation de f&l », ajoute-t-il. Car s’il est un impact non négligeable de la Semaine, c’est bien la progression de celle-ci. « Même si la question du prix est encore ancrée dans l’esprit des consommateurs lorsque nous leur évoquons 5 à 10 f&l par jour, ils apprécient les animations chez nos commerçants, admet Francis Van der Elst, à l’UNFD. Du fait d’une présentation théâtralisée des f&l et de nombreuses dégustations, la Fraîch’Attitude améliore la vente. Nombreux sont les commerçants à souligner une augmentation de leur chiffre d’affaires au cours de cette période. »
Partenariat entre les Min et les mairies
Même constat de dynamisme sur les marchés de gros, le Min de Lille a profité de la Semaine pour fêter ses quarante ans et ouvert ses portes au grand public toute une journée. La mairie de Lille a signé avec le marché de gros un partenariat financier pour un montant de 10 000 € afin d’accompagner l’opération de promotion Fraîch’Attitude sur les marchés lillois. A Toulouse, les halles du Sud-Ouest avaient organisé le 8 juin une journée d’animations f&l avec découverte des modes de cultures grâce au concours de la Chambre d’Agriculture. A Grenoble, le marché de gros s’est associé à la fête du sport de l’Office municipal des sports de la ville pour communiquer sur les bienfaits des f&l frais. Tous les grossistes et producteurs maraîchers de la ceinture verte se sont ainsi mobilisés (Pomona, Provence-Dauphine, GF Import ou Euro-Champignons…). Mêmes efforts chez les détaillants : « Le réseau Le Fruitier fournissait en plus à ses adhérents une série de goodies à la clientèle : T-shirts, casquettes, bandanas…, énumère Francis Van der Elst. Par exemple, Jacques Palmer, Fruitier à Lannemezan, a mis en place avec la CCI de Tarbes plusieurs animations à destination des scolaires afin de leur faire découvrir ou redécouvrir la consommation de f&l de manière ludique et gustative. Et ce fut l’occasion pour les enfants d’offrir un cornet de fraises à leur maman le dimanche 7 juin en lui souhaitant “Bonne fraîch’ des mères”. » La Fédération des producteurs de fruits (FNPF) a relevé elle aussi le défi. « C’était notre première implication en tant que Fédération, explique Bruno Dupont son président. Nous avions organisé une opération de dégustation dans la cour du 11 rue de la Beaume, à Paris. Nous allons donner une autre dimension à cette action l’an prochain. Pourquoi pas en nous rapprochant des producteurs de légumes. » L’idée plane de créer un magasin de f&l éphémère et de s’en servir comme outil de proximité « pour faire passer un certain nombre de messages auprès du grand public, explique encore Bruno Dupont. C’est toujours intéressant d’aller au contact du consommateur, c’est vraiment un événement privilégié. »
Au total dans tout l’Hexagone, plus de 30 000 actions ont été organisées, soit 216 heures de promotion en faveur des fruits et légumes en 9 jours ! C’est globalement le même nombre d’interventions qu’en 2008 dont la moitié dans la restauration collective qu’elle soit privée ou publique. Pour les accompagner, l’interprofession a investi 300 000 €, soit le même budget qu’en 2007 et pour bien marteler l’opération, une publicité télé était financée pour moitié par l’union européenne (500 000 €) diffusée en quasi-exclusivité sur TF1 et les chaînes de la TNT affiliées. Ainsi, pour la seule restauration collective, la Fraîch’Attitude a bénéficié d’un budget de 80 à 100 000 € venant en partie du budget européen de l’interprofession. Comme l’an passé, l’opération était organisée sous le haut patronage du ministère de l’Agriculture. En revanche, l’écho était beaucoup moins fort, notamment parce que la Semaine avait lieu presque en même temps que la passation de pouvoir entre Michel Barnier et Bruno Le Maire. Malgré tout, « c’est une vraie fidélisation dont nous avons bénéficié de la part du ministère. L’an passé, il avait été très déçu du déroulé de la Semaine du Goût. Avec la Fraîch’Attitude, le ministère estime que notre démarche va dans le sens de son discours. Ce haut patronage nous a permis d’appuyer d’un signe fort notre PLV en affichant haut et fort le soutien de l’Etat. » Quant aux nouveaux contacts, Xavier Herry est réservé. « Contrairement à l’an passé, le nombre de municipalités partenaires a réduit de 170 à 150. Nous n’avons pas forcément eu de nouveaux partenaires, hormis les marques Opinel ou Electrolux… Mais nous attendons beaucoup du nouveau réseau de diététiciens [15 personnes supplémentaires, N.D.L.R.]. Pour l’heure, ils ne sont pas encore proactifs, mais cela se mettra progressivement en place. » En effet, la France n’est pas encore totalement maillée par l’équipe d’Interfel, ce qui explique et limite les animations et opérations de communication dans quelques départements (cf. notre carte).
Lancement du concours national d’épluchage
Pour autant l’imagination n’a pas manqué. La grande nouveauté, c’était sans nul doute le lancement du concours national d’épluchage et la création de sa Fédération française avec un slogan “Epluche si affinité” et un logo spécifiques ! « C’était une opération ludique et décalée, mais stimulante. Nous avons eu une bonne adhésion des professionnels et certains nous ont même assuré vouloir développer ce genre d’actions à l’avenir même durant le courant de l’année », ajoute Xavier Herry. Vu comme une opération quelque peu cocasse, il est vrai, ce concours a rassemblé petits et grands autour de légumes souvent mal connus et encore peu présents lors des animations organisées les années précédentes dans le cadre de la Fraîch’Attitude. Chez les grossistes et en particulier au sein du réseau Creno, l’opération a été considérée comme une idée pertinente. « Initialement, nous avions beaucoup axé nos animations sur les fruits. Et, pour la première fois la Semaine était davantage tournée vers les légumes, constate Denys Anthonioz. Ce sont des pistes nouvelles qui enrichissent ce rendez-vous. D’autant plus que nous ressentons un désir et un plaisir des consommateurs de davantage cuisiner et ce concours a fortement appuyé cette volonté. »
Autre point fort, la participation pour la première fois du réseau de magasins Grand Frais. « Ils ont fait une campagne de communication en relais à la nôtre », note fièrement Xavier Herry. Content de souligner que des initiatives prennent naissance sans le besoin d’une forte implication d’Interfel. « Ils ont créé des supports PLV spécifiques et organisé de nombreuses animations en magasins. » C’est le cas aussi de la société de production et conditionnement de salades IVe gamme, Vert Frais qui a apposé le logo de la Fraîch’Attitude sur ses packagings de mesclun ou de panaché tendre de jeunes pousses dans les rayons des magasins Système U, Intermarché, Cora, Auchan et Champion. Ou encore de la mairie du XVe qui a organisé presque seule l’événement en rassemblant sur un même marché les détaillants du quartier sur la place de la mairie.
Après, si la majorité des actions était dédiée aux enfants, le cœur de cible de cette promotion nationale, certaines initiatives sont à relever. Auchan s’est tourné cette année vers les populations défavorisées en organisant une vente au déballage “Les f&l pour tous” durant deux jours dans ses 116 hypers. Une opération montée en partenariat avec les Banques alimentaires. Chaque f&l acheté donnait lieu à un don de f&l à la banque alimentaire. A noter aussi, l’action du Min de Lille qui a organisé une vente de paniers au profit de l’association Le 8e jour. Il y eut aussi celle d’un prêtre poitevin, Patrice Gourrier, qui a organisé une conférence autour du thème : “Croquer la pomme n’est pas un péché, c’est bon pour la santé !”, accompagné d’une distribution de pommes. Une opération soutenue par la mairie de Poitiers. Ou encore d’un lycée horticole (Fayl-Billot en Haute-Marne) qui a organisé une élection d’une Miss et d’un Mister “Fraîch’Attitude”. La distribution de f&l aux salariés travaillant en 3x8 d’une entreprise Michelin… Des idées qui font sourire mais qui permettraient d’avoir de bons échos dans la presse ! Or cette année, « les retombées médiatiques ont été moindres que l’an passé, reconnaît Xavier Herry. C’est certainement lié à la crise conjoncturelle et aux blocages des plates-formes de distribution, le deuxième week-end en particulier. » Des retombées médiatiques dont la filière a besoin. En effet, si toutes ces actions paraissent anecdotiques, elles permettraient si elles étaient davantage mises en avant de lutter contre les quelques villages d’irréductibles. Pas plus tard que fin juin, un chef de rayon d’une enseigne indépendante faisait part de sa totale méconnaissance de l’opération Fraîch’Attitude alors que son magasin est implanté dans l’une des plus grandes régions de production fruitière de l’Hexagone (le Tarn-et-Garonne)… Peu importe, la filière soutient cette action d’envergure. « On en parle davantage cette année. C’est très bien, cela nous encourage à continuer », souligne Bernard Piton. « Le seul regret que je pourrais exprimer concernant la Fraîch’Attitude, c’est sa rareté, martèle Francis Van der Elst. Une semaine sur toute l’année n’est pas suffisante. Il serait judicieux de répartir l’événement tout au long de l’année, une semaine par saison par exemple et durant les périodes où les f&l sont les plus difficiles à vendre, ce qui n’est pas forcément le cas en juin. »
Pour 2010, des jalons commencent à être posés : communiquer sur la simplicité culinaire. Quant aux enfants, le rendez-vous est pris en septembre avec la Rentrée Fraîch’Attitude.