Sirha - Retour de salon
La filière à la fête de la gastronomie
Laboratoire mondial d’idées pour la restauration, le salon lyonnais Sirha, qui se tenait fin janvier, a signé un moment fort pour l’offre fruits et légumes.
Entre le 24 et le 28 janvier, au parc des expositions de Lyon, le salon Sirha 2009 a une nouvelle fois été l’occasion de faire le tour d’une profession particulièrement importante pour la filière fruits et légumes, celle de la restauration sous toutes ses formes. Certes, le rendez-vous biennal lyonnais gravite beaucoup autour des grands concours de gastronomie donnant les grandes tendances de demain.
Mais, c’est aussi une place d’affaires. A ce titre, les opérateurs spécialisés n’ont pas manqué de présenter leurs derniers développements. Force est de constater qu’en 2009, les fruits et légumes ont su présenter crânement leurs atouts.
Un contexte favorable
Si les fruits et légumes étaient sans aucun doute bien présents, c’est que la conjoncture est meilleure pour eux. Présentés sur le stand des collectivités, les derniers chiffres de l’enquête Gira ont de quoi rassurer un peu les professionnels. Après quelques années difficiles, le marché de la RHD a retrouvé sa vitesse de croisière, la restauration commerciale dépassant désormais la collective, en termes de chiffre d’affaires. En 2006, la restauration a acheté environ 470 000 t de légumes et 210 000 t de fruits frais. Deux tiers des fruits frais sont destinés à la collectivité. La restauration commerciale absorbe, en revanche, les deux tiers des achats de légumes frais. Cependant, tous les produits ne sont pas logés à la même enseigne. Depuis 2000, l’évolution des achats s’est modifiée avec la progresion de la IV e gamme. De manière plus précise, le melon et le raisin affichent la plus forte croissance. A l’opposé, le céleri IV e gamme, les choux, les fruits à noyau et la banane régressent.
Les visiteurs du dernier Sirha ont certainement pu prendre la mesure de la force des produits élaborés dans l’offre, cette année. Les grands noms des produits surgelés, principalement ceux à base de pommes de terre, étaient présents en force. Cependant, une tendance se dessine avec un recentrage des recettes plus conformes aux demandes de naturalité et de terroir exprimées par les consommateurs. A titre d’exemple, Lunor lançait des pommes de terre à cuisson rapide, légèrement épicées au paprika mais soulignait aussi le retour des pommes boulangères. De son côté, Charles Faraud capitalisait sur l’origine Provence avec trois recettes de ratatouille, dont une estampillée bio. Enfin, Maître Prunille s’intéresse au marché de la restauration hospitalière avec une coupelle de compote pruneau/pomme de 90 g, grammage idoine pour un dessert simple.
Belle présence des grossistes
Le commerce de gros était bien présent à cette édition du Sirha. Il est vrai que leurs relations avec le monde de la restauration, qu’elle soit commerciale ou collective, sont particulièrement fortes. Honneur au “régional de l’étape” : le tout nouveau marché de gros de Lyon-Corbas disposait d’un bel espace dans le pavillon Rhône-Alpes, où les grossistes ont pu rencontrer leur clientèle. Le marché, qui semble avoir bien démarré son activité début janvier, poursuit sa course avec l’ouverture au printemps prochain du carreau des producteurs, sur lequel est annoncée la coopérative Sicoly. Un modus vivendi présidait aux précédents Sirha : le marché de Rungis n’était pas présent afin de ne pas concurrencer son homologue, le Min de Lyon. Evidemment, ceci n’est plus de règle aujourd’hui et le marché parisien exposait donc pour la première fois cette année. De plus, les chiffres de fréquentation de Rungis de décembre 2008 montrant une augmentation de la présence des grossistes de province (+ 10 %) justifiaient sa présence. Les réseaux de grossistes étaient aussi de la partie. Pomona exposait à travers ses différentes branches, EpiSaveur, PassionFroid, la toute jeune “Délice & Création” fournissant des matières premières et des solutions pour les professionnels de la boulangerie-pâtisserie et bien évidemment Pomona TerreAzur qui mettait en avant la nouvelle déclinaison de ses marques propres (cf. page 54 et fldhebdo du 27 janvier).
Sur le stand de Creno, l’accent était mis sur les valeurs sûres du réseau en termes de produits : la variété de salade Diabline avec un rendement de plus de 85 % (idéal pour les chefs) et sa gamme “Merci Maman !”, fruits particulièrement adaptés à la main et à la consommation des plus jeunes.
Chez Hexagro, l’heure était au lancement de sa nouvelle marque ombrelle EAT-Envie, Appétit, Terroir (cf. page 25), remplaçant les anciennes marques du réseau. De plus, l’innovation était aussi présente avec “l’arbre ô fruits”, un présentoir en forme d’arbre, projet porté par un adhérent du réseau, Viale & Dumay, situé à Portes les Valence (Alpes-Maritimes).
Le Sirha était aussi l’occasion de remettre certaines récompenses. Bonduelle Food Service, associé à Bel, a ainsi remporté le Grand prix de la restauration collective et nutrition pour son gratin d’épinard et pâtes au fromage Kiri.
Les grands loueurs de véhicules (Fraikin, Petit Forestier) n’ont pas raté l’occasion. De même, la présence de STEF-TFE ne surprenait pas. La société en a profité pour fêter les vingt ans de quelques-unes de ses principales implantations européennes au Benelux et en Espagne. Outre l’ouverture en septembre dernier d’une plate-forme de 14 000 m 2 à Satolas (Isère), stef-tfe achève la construction de son nouveau site à Gap qui sera mis en service au début du deuxième trimestre 2009. Construit sur un terrain de 12 000 m 2, il s’étendra sur 1 300 m 2 en froid positif (+ 2 °C) et disposera de quinze portes de chargement. Il devrait distribuer localement sur l’ensemble des Hautes-Alpes et une partie des Alpes de Haute-Provence près de 100 t de marchandises (surgelé, frais et sec) chaque jour depuis le site. TFE Gap expédiera également dans toute la France ainsi qu’en Allemagne, Angleterre, Autriche, Belgique et Suisse.