Jus de fruits : face à la baisse de consommation, Unijus appelle à intégrer les jus dans les 5 fruits et légumes par jour
Unijus appelle aussi pour la fin de l’amalgame entre jus de fruits et sodas, les ventes de cette dernière catégorie étant en hausse et dépassant pour la première fois en 2024 celles des jus.
Unijus appelle aussi pour la fin de l’amalgame entre jus de fruits et sodas, les ventes de cette dernière catégorie étant en hausse et dépassant pour la première fois en 2024 celles des jus.

Unijus, l’Union nationale interprofessionnelle des jus de fruits, s’est émue dans une communication du 11 février de la baisse de consommation des jus de fruits depuis 5 ans.
Celle-ci a chuté de -20 % en 5 ans, que ce soit en frais ou en ambiant. La baisse est même de presque -10 % rien qu’en un an, toujours selon les chiffres NielsenIQ rapportés par le syndicat.
Lire aussi : Consommation de fruits et légumes transformés : pourquoi la compote est la seule catégorie en hausse ?
Les jus de fruits délaissés pour les boissons sucrées
A l’inverse, les ventes de boissons énergisantes sont en croissance de +9,4 % en 2024 comparé 2023. Et les ventes de boissons plates sans alcool ont pour la première fois en 2024 surpassée celles des jus de fruits.
« Pour chaque litre de jus vendu, 3 litres de boissons sans alcool (plates ou gazeuses, hors eaux) sont vendus », résume Unijus. Des boissons que le syndicat caractérise comme « à sucres ajoutés, à faible teneur en fruits et dépourvues de valeur nutritionnelle ».
PNNS et 5 fruits et légumes par jour : la stratégie d’Unijus
Dénonçant une assimilation médiatique entre sodas et jus de fruits (ces derniers ne contiennent pourtant que les sucres déjà naturellement présents dans le fruit, et aucun colorant ni conservateur selon la réglementation française et européenne, rappelle Unijus), et regrettant « la diminution année après année du linéaire » qu’accordent les supermarchés aux jus de fruits au profit des boissons sucrées, le syndicat interprofessionnel des jus de fruits appelle les autorités à :
- créer une catégorie dédiée aux jus de fruits dans le prochain PNNS (Plan National Nutrition Santé),
- et à intégrer les jus de fruits comme une portion parmi les 5 fruits et légumes par jour.
« Il est temps que les jus de fruits soient réhabilités au risque d’une explosion de la consommation des sodas et des boissons énergisantes », affirme Emmanuel Vasseneix, président d’Unijus.
Unijus met en avant la présence de vitamine C dans un contexte de résurgence du scorbut
Le syndicat Unijus met en avant les bénéfices nutritionnels des jus de fruits (vitamines, potassium…). Et rappelle que les experts sanitaires constatent un retour du scorbut en France (étude publiée dans The Lancet Regional Health – Europe du 6 décembre 2024*). Pour mémoire, cette maladie est causée par une carence profonde en vitamine C, notamment liée à une consommation insuffisante de fruits et légumes frais. Elle avait, dans sa forme historique, presque disparu dans les pays industrialisés. Sa résurgence met en lumière les conséquences de l’augmentation de la précarité socio-économique depuis 2020 sur l’état nutritionnel des enfants en France.
Dans l’étude publiée dans The Lancet, les auteurs font en effet directement le lien entre la hausse des coûts de l’alimentation et la résurgence du scorbut. « Or, on constate que les enfants consommant du jus de fruits sont bien plus nombreux à combler leurs besoins en vitamine C (56 %) que ceux qui n’en consomment pas (19 %) », souligne Unijus qui cite l’étude CCAF 2019 du Crédoc.
* Scurvy incidence trend among children hospitalised in France, 2015–2023: a population-based interrupted time-series analysis. Assad, Zein et al. The Lancet Regional Health – Europe, Volume 49, 101159
Quelques rappels issus du Haut Conseil de la santé publique
Pour rappel, le dernier PNNS recommande de diminuer autant que possible les boissons sucrées, et ne distingue pas les jus de fruits des sodas et autres boissons sucrées.
À noter toutefois que le Haut Conseil de la santé publique recommande, dans un avis du 30 juin 2020 relatif aux repères alimentaires pour les enfants de 3 à 17 ans, de :
- Limiter les produits sucrés, catégorie qui inclut les jus de fruits ;
- Ne pas dépasser la limite d’un verre de jus de fruits par jour (et un demi-verre de jus de fruits avant 11 ans) en raison de leur teneur en sucre (bien qu’il s’agit de sucres naturellement présents dans les fruits) ; dans cette limite, ce verre compte comme portion de fruits et légume ; toujours préférer le fruit frais pressé.
- Toujours privilégier le fruit entier plutôt que le jus de fruits ;
- La consommation de boissons sucrées et au goût sucré (dont les boissons édulcorées) doit rester exceptionnelle, et dans cette catégorie de produits, privilégier les jus de fruits.
A relire : La consommation de jus ne vient pas cannibaliser celles des fruits frais chez les enfants