International Strawberry Congress : comment l’inflation influe sur l’offre en fraises des distributeurs britanniques ?
Le marché britannique de la fraise est un des plus performants, le consommateur, malgré l’inflation, continuant à acheter ce fruit. Mais, cela se répercute sur l’offre des enseignes selon leur positionnement qualité.
Le marché britannique de la fraise est un des plus performants, le consommateur, malgré l’inflation, continuant à acheter ce fruit. Mais, cela se répercute sur l’offre des enseignes selon leur positionnement qualité.
A l’occasion du congrès international de la fraise, organisé par Coöperatie Hoogstraten et qui s’est tenu du 21 au 23 septembre dernier, à Anvers en Belgique, Joe Shaw Roberts, directeur Consumer insights produits frais chez Kantar UK, a brossé le portrait du marché britannique de la fraise. Celui-ci se caractérise par une vivacité notable du côté de la consommation et des ventes. Mais, la récente flambée de l’inflation au Royaume-Uni influe sur une évolution de l’offre des distributeurs, bien connus pour être menés une vraie guerre des prix depuis longtemps.
Une progression des ventes de fraises assez remarquable
Sur les cinq dernières années les ventes de fraises au Royaume-Uni ont progressé de 159 M£ (177,9 M€). En 2019, le marché britannique de la fraise a représenté 135 000 t en volume et 666 M£ (745,4 ME) en valeur. Trois ans plus tard, en 2022, si les volumes ont peu progressé (143 000 t), la valeur globale a fortement augmenté pour atteindre 787 M£ (880,8 M€). La fraise domine le marché britannique des fruits rouges, s’arrogeant 46,3% des dépenses, devant la myrtille (28,5%) et la framboise (21%).
L’inflation explique la progression en chiffre d’affaires mais cela se fait au détriment du nombre d’acheteurs. Ainsi sur les 52 dernières semaines, Kantar UK estime que la progression de 1,2% des ventes de fraises doit beaucoup à des prix en hausse à cause de celle-ci (+6,3%). Du coup, la pénétration de la fraise dans les ménages britanniques est au plus bas depuis 5 ans : 79,6% en 2020 et 78,3% en 2022 (78,7% en 2019).
La grande distribution anglaise perd régulièrement des parts de marché
Le panorama de la distribution britannique est assez similaire à ce qui se retrouve sur le continent. Pour la fraise, le commerce en ligne a progressé de 4,7% en cinq ans, selon Kantar UK. Entre 2021 et 2022, il est passé de 6,5% à 11,4% de parts de marché Le hard discount connait pareillement une progression régulière sur la période : sa part de marché est passée de 14% en 2018 à 17,8% en 2022. Le format proximité se maintient par ailleurs aux alentours des 10,11% de parts de marché comme les primeurs sédentaires ou non. L’essentiel des ventes de fraises passe par les grands distributeurs. Ceux-ci voient leur prédominance s’éroder : ils représentaient 59,4% des ventes de fraises en 2018, leur part de marché est aujourd’hui de 50,9%
Les enseignes britanniques adoptent des stratégies différentes
« La distribution britannique est connue pour la guerre que se mènent les enseignes entre elles depuis toujours sur le prix de vente au consommateur. Les distributeurs savent jusqu’où aller dans le domaine du prix bas. Aujourd’hui, certaines sont peut-être allés un peu trop loin » a précisé Joe Shaw Roberts. Il a ainsi souligné l’influence de l’inflation, plus forte Outre-Manche qu’en France, sur les achats de fraises. Les stratégies des distributeurs sont diverses. Selon qu’ils se positionnent sur une fraise standard, cœur de marché ou premium, qu’ils privilégient tels type de grammage, leurs résultats sont très différents.
Ainsi, pour le cas de Sainsbury’s (-3,3% en volume, +1,5% en valeur sur 2022), le distributeur vend l’essentiel de ses fraises en 250/400gr, un format qui chuté de 9,2% dans lé période. En revanche, la barquette inférieure à 250 g a progressé de 80% ! Dommage que l’enseigne ne propose qu‘une seule référence en la matière. De son côté, Tesco (-5,8% en volume, +2,8% en valeur), dont l’offre est majoritairement en premium, a vu ses ventes de barquettes de plus de 400 gr progresser de 54% : cela tient aussi à une clientèle fortement constituée de familles. Un constat similaire peut être fait pour Asda (- 3,6% en volumes, +10,1% en valeur).
Voir aussi : Royaume-Uni : comment Sainsbury’s favorise l’achat de fruits et légumes