La matière organique a un rôle à jouer contre les bioagresseurs du sol
La matière organique peut jouer un rôle dans la gestion du parasitisme des cultures. Une journée de restitution du projet MiFaSol a développé les possibilités pour les cultures de carotte et de fraise en sol.
La matière organique peut jouer un rôle dans la gestion du parasitisme des cultures. Une journée de restitution du projet MiFaSol a développé les possibilités pour les cultures de carotte et de fraise en sol.

La station d'expérimentation Invenio a été à l’initiative d’une journée d’information et de restitution de résultats autour du projet MiFaSol, à Pessac, près de Bordeaux. Ce projet étudie le rôle et la gestion de la matière organique du sol en relation avec le parasitisme des cultures. « Le projet MiFaSol, lancé sur trois ans, est issu des problématiques sanitaires rencontrées par les producteurs de carotte et de fraise en sol », a précisé Christine Béasse, d'Invenio, membre de l’Irfel. « Malgré des rotations de cinq ans de maïs et une culture de carotte, les pertes liées aux nématodes varient de 5 à 80 % sur cette dernière. En fraise en sol, où la production est maintenue pour 4 à 5 ans sous abris, les baisses de rendement peuvent aller jusqu’à 50 % du potentiel », évalue la spécialiste.
Le sol comme acteur des cultures
Avec la disparition des possibilités de désinfection du sol, les produits de biocontrôle ont montré des résultats aléatoires. Soutenu par les AOP Carottes de France et Fraises de France et d’autres partenaires, le projet MiFaSol remet en avant les intérêts de la matière organique dans la gestion du parasitisme communément appelé fatigue des sols. Il permet d’en évaluer les effets. Les travaux de Mifasol portent sur différentes sources de matières organiques dont le BRF (bois raméal fragmenté), le compost de déchet vert, le digestat brut de méthanisation, le fumier de bovin et le Végéthumus (Frayssinet). Lors de son intervention intitulée « Quelle matière organique pour stimuler la vie du sol ? », Xavier Salducci, de Celesta Lab, a défini le sol comme « un acteur des cultures et non un support de culture ».
Plutôt qu’une vision homogène résumée dans l’évaluation du rapport C/N [teneur en carbone organique/teneur en azote totale] des analyses de sol, il prône pour une approche compartimentale, dynamique et fonctionnelle de la matière organique, en l’intégrant dans son cycle d’évolution. Pour Camille Chauvin et Hélène Cérémonie, d’Elisol Environnement, la gestion de la problématique parasitaire des sols, notamment les nématodes, est une question d’équilibre. « Entre nématodes bénéfiques et parasites, la clé réside dans une gestion fine des communautés du sol via les pratiques agricoles, dont les apports de matières organiques », ont-elles précisé. La présentation des résultats du projet a développé les perspectives pour une gestion plus durable des sols pour les deux cultures concernées : la carotte et la fraise.