Import: un marché en quête d’anticipation
La guerre économique fait rage sur le marché des fruits à pépin. Elle se joue entre origines mais aussi entre nouveaux opérateurs européens, importateurs classiques et exportateurs d’hémisphère Sud ayant intégré l’aval. Toute erreur de programmation commerciale est durement sanctionnée. Le report d’offre est évalué à 90 000 t sur les 750 000 t dédouanées d’hémisphère Sud. Braeburn et Granny dominent : elles seront sur le marché jusqu’à fin septembre. Il resterait trois semaines de vente de Gala, surtout en gros calibres. Il faut ajouter au moins 80 000 t de stock de l’ancienne récolte d’Europe. Les ventes “paniques” plombent le début de la nouvelle saison qui s’annonce pourtant avec une belle qualité.
La sous-consommation estivale sape le marché des pêches et nectarines. Les prix se sont stabilisés en Italie où les nouvelles variétés proposées en pleine saison permettent de gagner des parts de marché à l’exportation.
En melon, l’offre régresse sur le marché italien. En France, les parcelles non irriguées ont une maturité groupée.
Plongés dans l’incertitude, les producteurs de fruits rouges isolés font parfois de mauvais choix. Ainsi, après la crise de 2004, les surfaces de fraise de plein champ ont trop baissé en Europe de l’Ouest. La flambée des prix s’est propagée à la framboise. La concurrence de la Pologne reste redoutable sur le débouché industriel alors qu’elle est balbutiante en frais. En Grande-Bretagne, les grosses entreprises intégrées font à nouveau une belle campagne.
Situation inédite sur le marché de la tomate : les prix des grappes sont inférieurs à ceux des rondes. L’écart plafonne à 0,2-0,3€ par kg. Il s’était déjà bien réduit l’an passé : un retour sur les valeurs sûres?
Guerre de position en oignon
Les surfaces d’oignon sont en baisse de 15% en France et de 25% en Hollande (retour à 2003). Bien que les tonnages exportés soient en hausse au départ des Pays-Bas, les prix sont mal défendus. Les arrachages sont perturbés par la pluie. La vente des oignons de semis débute. En Pologne, la prévision de récolte est de 630 à 688 000 t (-20%). En Tchéquie, Slovaquie et en Hongrie, les surfaces baissent d’environ 30%. La Roumanie et l’Ukraine (+ 700 000 t) se maintiennent.
Les ventes d’ail de France sont dynamisées par la baisse des surfaces et des rendements en Espagne. L’échalote est moins favorisée.