Import: la globalisation accentue les risques
Dans un climat concurrentiel très alourdi, le point de rupture est proche pour des entreprises de la filière. C’est une des rançons de la globalisation : le regain de concurrence entraîne une réduction du nombre d’opérateurs sur chaque marché régional. Cela oblige à revoir les stratégies, passer des alliances ou cesser l’activité.
La pomme est au cœur de la tourmente. Les prix actuels des fruits d’hémisphère Sud ne rémunèrent que les frais logistiques et de conditionnement. La progression des coûts de logistique est importante : ils sont estimés à 5 E par carton pour la Nouvelle-Zélande (contre 3 à 3,5 pour le Chili). Les fruits sont écoulés à perte. De gros producteurs néo-zélandais ont pris la décision d’arracher des vergers. Comme dans certaines régions d’Europe, la spéculation a fait grimper le prix des terrains constructibles qu’il vaut mieux réaliser avant que la tendance ne se retourne.
Malgré les prix attractifs, les distributeurs qui restent fidèles à l’hémisphère Sud devront tenir compte des demandes de la clientèle qui préfère les variétés locales. La Gala a le plus souvent la préférence sur la Braeburn (sauf en Allemagne?). En Grande-Bretagne, les distributeurs se sont engagés à donner la priorité à la récolte locale de Gala, qui est assez bonne cette année. Au Benelux, la Jonagold de l’ancienne récolte devrait faire la jonction avec la nouvelle. Le gain d’un calibre pourrait permettre de faire progresser les prévisions de 5 à 10%, sauf si le froid perdure.
Au Brésil, le cumul des exportations n’atteint que 103 000 t contre 153 000 l’an passé.
Packham’s au Nord
L’offre de poire Packham’s d’hémisphère Sud (Chili, Argentine et RSA) devient insignifiante dans le Sud de l’Europe. Des lots entiers ont été détruits. Dans le Nord de l’Europe, les ventes à perte devraient se poursuivre jusqu’à début septembre. En provenance d’Afrique du Sud, les derniers lots de Forelle ont échappé au marasme. Même dans un marché saturé, cette belle variété bicolore a réussi à maintenir des prix fermes. Pourtant, la récolte était abondante cette année.
Au Portugal, les prévisions de récolte de poire Rocha seront difficiles à atteindre. La châtaigne sera aussi rare à Bragança.
En Espagne et surtout au Portugal, la sécheresse limite l’offre de prune. Le marché s’est animé en variétés noires dont Larry Ann est le fer de lance. Les prix sont également plus fermes en Allemagne pour les variétés de pleine saison (Hanita).
La saison de figue de Turquie a débuté. Les coûts de transport ayant flambé, les producteurs ont des réticences à vendre à la commission.
Moins de légumes
Le temps froid et humide qui sévit en Allemagne et en Hollande depuis plusieurs semaines réduit l’offre de légumes de plein champ. Les salades sont les plus touchées car les surfaces avaient baissé après plusieurs étés difficiles. Les rendements sont modestes pour la plupart des légumes alors que le Sud européen est plus demandeur du fait de la sécheresse.