Import : gagner des marchés
L’offre de prune commence à s’étoffer. C’est en Allemagne et en Espagne que le potentiel des variétés noires est le plus important. Après Ersinger, l’Allemagne débute les Cakaks. Cette année, la récolte sera encore assez abondante, de l’ordre de 60 000 t. L’an passé, elle avait atteint le record de 77 500 t (dont 4 400 t de mirabelles), dont 10 % ont été exportées. Le potentiel des nouvelles variétés progresse, surtout en précoce : Hermann et Katinka supplantent Ersinger, et Cakak les Bühler. En pleine saison, Hanita dépasse Ortenauer. En tardive, les innovations permettent de gagner du terrain mais les prix sont 30 à 40 % inférieurs à ceux des précoces.
Des pépins outre-mer
Le marché des poires inquiète. La Packham’s fait l’objet de nombreuses ventes à la commission, surtout l’Argentine qui terminera bonne dernière. L’offre européenne décroche en petit calibre. En Catalogne, Limonera préserve des prix habituels en gros calibres. En Italie, la Guyot a perdu 10 cent en une semaine alors que Santa Maria résiste.
En pomme, le report de stocks d’hémisphère Sud est plus léger qu’en poire. Ce sont les producteurs de Nouvelle-Zélande les plus touchés par la baisse des prix. Le volume de la récolte est revu à la baisse à 315 000 t contre 364 000 t l’an passé. En Europe les prix de Gala et Braeburn sont tombés à près 0,7 E/kg kg en baisse de 30 à 40 % en un an. Les plus chanceux sont ceux qui avaient misé sur le marché nord américain ou taiwanais, où les taxes ont baissé depuis l’accord de libre-échange. Mais la part de Europe reste prédominante (60 %).
Face à cela, les producteurs accentuent la pression pour l’ouverture de nouveaux marchés. L’Australie est en tête de liste devant le Japon. Tous deux interdisent les importations pour cause de risque d’introduction du feu bactérien. A la demande des Etats-Unis, l’OMC vient de condamner le Japon avec sanction américaine en cas de non ouverture des frontières. Le gouvernement néo-zélandais a bien ouvert une procédure contre l’Australie devant le comité phytosanitaire. Mais la procédure est nettement plus longue que devant la section arbitrale. Pour gagner les consommateurs à leur cause, les producteurs ont rallié la capitale en train à vapeur et appelé à boycotter les produits australiens.
Des producteurs vendent le foncier qui, comme en Europe, a flambé depuis dix ans. Aux Etats-Unis, les exportateurs veulent prendre pied sur tous les marchés du Moyen-Orient en utilisant le Pakistan comme plate-forme afin de redistribuer les fruits de l’Inde à l’Afghanistan (et en Iran !).
Pour la prochaine campagne, Taiwan est à nouveau accessible et le succès des gros calibres de Red delicious dans le nord de la Chine est confirmé. Comme le Japon, ces marchés restent inaccessibles ou presque aux pommes d’Europe qui n’ont pas de mandat pour négocier.