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Fraise : quelles ambitions pour Mariguette, la petite sœur de Gariguette ?

Bilan de la dernière campagne, ambitions de l’Association Mariguette et de l’éditeur Earth Market et projets en cours : le point sur la fraise Mariguette.

La campagne 2023 est une campagne qu’on qualifiera de moyenne-bonne, avec des clients satisfaits de la qualité et un objectif de taux de marque dépassé : plus de 85 % comparé à un objectif de 75 %.
© Earth Market

Elle a eu des années compliquées mais commence à se faire une place sur le marché. Croisement entre la Gariguette dont elle tient sa forme allongée et sa couleur claire, et la Mara des bois dont elle a gardé le goût sucré et parfumé, la fraise Mariguette a tiré son bilan 2023 en cette fin novembre, lors d’une interview pour FLD avec Jean-Michel Ruchaud, producteur de fraise et président de l’association Mariguette et Julien Cumant, animateur du Club Mariguette.

Lire aussi : Fraise : « J’ai été un des premiers à me lancer dans Mariguette pour remplacer Ciflorette en difficulté »

 

Une campagne 2023 « moyenne-bonne »

En 2023, Mariguette a été présente dès la semaine 10 (début mars) avec les premiers fruits du Sud-Est et les derniers volumes ont été commercialisés en semaine 39 (fin septembre). Le pic de production se situe entre le 15 et le 20 avril. 

Pour la campagne nationale, 2 000 tonnes à marque Mariguette ont été commercialisées, après une année 2022 déceptive au niveau qualitatif. Pour comparaison, la production française est de 50 000 à 60 000 tonnes de fraises dont 20 000 à 22 000 tonnes de Gariguette, sur un marché consommateur de plus de 100 000 tonnes. Il y a donc de la marge. « Mais notre ambition commerciale n’est pas de supplanter Gariguette, mais d’obtenir au moins la rémunération de Gariguette, car Mariguette a de beaux calibres et un bon taux de catégorie Extra. Nous avons eu un peu mieux cette campagne », précise Jean-Michel Ruchaud, producteur de fraises dans le Lot-et-Garonne à Razimet et président de l’Association Mariguette. Le prix de détail se situe, lui, « généralement comme Gariguette ». 

« La campagne 2023 est une campagne qu’on qualifiera de moyenne-bonne, avec des clients* satisfaits de la qualité et un objectif de taux de marque dépassé : plus de 85 % comparé à un objectif de 75 %. » Pour mémoire, le taux de marque est le pourcentage de fruits commercialisés sous la marque. « Le peu de produits banalisés et déclassés l’ont été pas par manque de qualité mais par manque de demande sur le marché de la fraise. »

* Clients de Mariguette : GMS à 85 % ; grossistes, primeurs.

Jean-Michel Ruchaud poursuit : « Deux enseignes historiques de Mariguette ont progressé cette année par rapport à l’année dernière et pensent continuer à croître l’année prochaine. Deux-trois enseignes ont dépassé leur objectif. Et d’autres, peu emballées par ce produit semblent désormais plus réceptives. »

Mariguette peut être Label Rouge [inscription au catalogue du Label Rouge en 2020]. « Sur le marché de la fraise, le Label Rouge est une carte de visite qu’il faut avoir. Mais le marché a ses limites et le Label Rouge est un produit cher. Il faut donc maîtriser les volumes », nuance Jean-Michel Ruchaud.

La campagne s’est accompagnée de 40 actions commerciales pour Mariguette (tracts, radios interne, etc.). L’idée est de positionner en communication la Mariguette avec Gariguette et Ciflorette : des fraises longues qualitatives et françaises.

 

Quelles ambitions pour Mariguette ?

L’Association Mariguette est claire : l’ambition est d’insérer la Mariguette dans une filière fraise française de qualité, en complément fiable de Gariguette. Elle souhaite aussi poursuivre la cohésion entre tous ses membres, et fiabiliser le produit au niveau technique.

Et côté volume ? « Si on conserve la satisfaction client et la satisfaction producteurs, si on maintient le taux de marque, si on garde la maîtrise du développement de Mariguette, alors on peut imaginer à ces quatre conditions que dans deux ans, on atteigne 8 000 tonnes de Mariguette », assure Jean-Michel Ruchaud.

En outre, Mariguette est une marque commerciale qui se veut ombrelle. Elle est constituée pour le moment du cultivar MA-99, pour le cœur de saison. Mais des tests variétaux sont continuellement en cours, dont un cultivar fortement dans les tuyaux pour le créneau précoce

Lire aussi : La Fraise Label Rouge du Lot-et-Garonne veut se structurer autour de la Mariguette

Chez l’éditeur Earth Market, propriétaire de la marque commerciale Mariguette et distributeur des plants, l’ambition est de « progresser, de vendre plus de plants en parallèle du développement de l’association », explique Julien Cumant d’Earth Market, animateur du Club Mariguette. « Mariguette est un projet de filière qui s’inscrit dans le temps et qui doit avancer au rythme de la production. »

Earth Market développe aussi Marvella et Magnum, qui se positionnent sur d’autres segments de la fraise, et la framboise avec Pink Star

 

Une histoire de Club 

MA-99 est une obtention de Marionnet Label*, qui travaille en partenariats de longue date avec les producteurs. L’Association Mariguette comprend l’éditeur Earth Market qui est aussi le distributeur des plants et garant de leur qualité et propriétaire de la marque commerciale Mariguette, et 10 metteurs en marché affilés (Savéol ; Aquisol ; Marmandise ; Périgord Fruits ; Rougeline ; Sacfel ; Frizet ; Pulice ; France Food ; Fruits Rouges du Confluent). Et côté producteurs, ils sont aujourd’hui 75 affiliés dans toute la France, une bonne partie étant située dans le Sud-Ouest. Earth Market commercialise aussi des plants de Mariguette à des producteurs non affiliés (nombreux mais faible part en volumes) qui ne peuvent vendre leurs fraises qu’en vente directe ou sur marchés.

*En 2020, rachat de l’entreprise Marionnet Label et séparation des activités en 3 entreprises distinctes : Marionnet Label (recherche variétale), Pépinières de Sologne (création et ventes de plants) et Earth Market (édition variétale et distribution de plant).

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