Fraise française : un bon début pour la commercialisation... à poursuivre
En retard par rapport à l’an dernier, la saison de la fraise française a bien commencé d’autant que la fraise espagnole est peu présente et de moindre qualité. Les producteurs alertent cependant sur la hausse de leurs coûts de production.
En retard par rapport à l’an dernier, la saison de la fraise française a bien commencé d’autant que la fraise espagnole est peu présente et de moindre qualité. Les producteurs alertent cependant sur la hausse de leurs coûts de production.
La saison est en retard par rapport à l’an dernier. La raison : le temps très pluvieux de cet hiver et le manque de lumière (près de 30 % en moins) dans le Sud-Ouest de la France, première région de production, avec 70 % des volumes de la fraise française.
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S’il y a du retard par rapport à l’an dernier, d’une manière générale, avec le changement climatique (des hivers plus doux et plus chauds), les cultures de fraises traditionnelles sont déjà plus précoces qu’il y a une dizaine ou une quinzaine d’années. Et cela devrait continuer.
Ce retard par rapport à l’an dernier n’implique pas de conséquence sur le début de la commercialisation. « Les distributeurs ont répondu présents sur le début de la récolte, confirme Xavier Mas, le président de l’AOPn Fraise Framboise de France. Les fraises espagnoles ont du retard également, ce qui fait qu’il y a moins d’offre en provenance d’Espagne et d'une moins bonne qualité en plus pour le moment. Cela nous a aussi facilité les choses ».
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Une guerre des prix en grande distribution qui peut mettre en péril toute une production
Côté volume, la récolte française est estimée, à ce jour, à peu près similaire à l’an dernier soit 30 000 tonnes environ, mais « nous sommes toujours prudents sur les prévisions car cela peut changer très vite, rappelle Xavier Mas. On travaille sur le vivant. Ça peut vite varier en fonction des conditions climatiques de récolte ».
Côté prix, pour Xavier Mas, l’an dernier, « les distributeurs ont joué globalement le jeu » sur la fraise, même « s’il y a eu quelques petites exceptions ». « On a toujours des soucis à un moment ou à un autre de la campagne avec les enseignes qui se livrent une guerre des prix. Il y en a toujours une qui veut avoir un positionnement prix plus important que les autres, d’autant que la fraise est un produit emblématique, le premier fruit du printemps ». C’est encore plus vrai en période d’inflation.
Avec les hausses du SMIC, le coût de la main-d’œuvre augmente considérablement
Pour cette année, le président de l’AOPn Fraise espère néanmoins que, suite aux manifestations des agriculteurs, la grande distribution aura été sensibilisée aux problématiques des coûts de production et que le message est bien passé. Pour la fraise, le premier poste qui a subi cette hausse est bien entendu le coût de la main-d’œuvre. « La main-d’œuvre peut représenter jusqu'à 50 %, voire plus, de notre coût de production. Les hausses du SMIC, bien qu’essentielles pour les salariés en période d’inflation, sont lourdes à intégrer. « En l’espace de 2,5 ans, on a connu plusieurs hausses successives du Smic qui nous ont amenés à plus de 10 % d'augmentation, c’est considérable », développe Xavier Mas.
Le prix du plant a aussi augmenté parce que « chez les pépiniéristes, c’est pareil, ils répercutent la hausse du coût de la main-d’œuvre », ajoute le président de l’AOPn Fraise Framboise. Les emballages ont aussi augmenté ces dernières années. « Toutes ces hausses, nous avons des difficultés à les répercuter. La guerre des prix que se livre la grande distribution est certes bénéfique pour le consommateur, mais à un moment donné, il faut avoir en tête qu’elle peut mettre en péril la production », souligne Xavier Mas.
La qualité de la fraise française, qui devrait être en pleine production à Pâques, sera elle au rendez-vous, une raison de plus pour les consommateurs de privilégier l’origine France dans un contexte où la fraise d’import est peu présente et de moindre qualité.