« Contre l'oïdium en raisin de table, des solutions de biocontrôle à l'essai »
Benjamin Pierron, CTIFL, présente les stratégies de biocontrôle testées sur raisin de table dans le cadre du projet FAM Raisin.
Benjamin Pierron, CTIFL, présente les stratégies de biocontrôle testées sur raisin de table dans le cadre du projet FAM Raisin.
« Parmi les solutions de protection de la vigne, le soufre est fortement utilisé contre l'oïdium et la confusion sexuelle est employée dans la lutte contre les vers de grappe. Or, les exigences spécifiques liées au raisin de table tout comme les conditions de production rendent leur emploi plus délicat : le soufre brûle le raisin et les surfaces des parcelles sont insuffisantes pour la confusion.
De nouveaux produits de biocontrôle sont régulièrement homologués mais leur efficacité ainsi que leur intégration dans les stratégies de protection doivent être évaluées. Contre l'oïdium, des stratégies à partir de solutions alternatives positionnées à partir de la nouaison sont à l'étude. En 2020, des essais ont permis d'évaluer ce type de stratégies à la station régionale d'expérimentation La Tapy, dans le cadre d'un projet financé par FranceAgriMer et porté par le Cefel : FAM Raisin. Comparé avec une stratégie de référence, ce projet expérimente notamment l'utilisation de soufre jusqu'au stade de fin de floraison, puis l'utilisation d'un produit à base de bactéries (Taegro) à partir du début de la nouaison.
Pour une année avec une pression élevée, la stratégie de biocontrôle a montré de bons résultats : elle est au même niveau que la stratégie de référence, avec une intensité d’attaque inférieure à 2 %. Des observations intermédiaires sur grappes et sur feuilles, réalisées au stade de nouaison et au stade préfermeture de grappe, donnent des résultats qui suivent la même tendance : le témoin est significativement plus attaqué par l'oïdium et la stratégie biocontrôle est au même niveau que la stratégie de référence (fréquence et intensité d'attaque très faible). Toutefois, les niveaux d'attaque étaient plus faibles lors des premières observations pour augmenter progressivement tout au long de l'avancement des stades phénologiques et à mesure que la pression en oïdium progressait.
Il est primordial de consolider ces résultats prometteurs. L'efficacité de la stratégie de référence, notamment en termes de fréquence, n'est pas très élevée (cadences de renouvellement parfois allongées à cause des conditions climatiques). De plus, il faudrait pouvoir quantifier l'apport concret des produits de biocontrôle à l'aide d'un témoin de vraisemblance. L'essai, reconduit en 2021, à cause d'une pression insuffisante n'a pas permis de comparer les modalités. »