Outre-mer
Comment la banane de Guadeloupe et de Martinique se produit toujours plus durable ?
Jachères semées, agroforesterie, gestion de l’herbe par des moutons… Autant de pratiques testées et mises en place par les producteurs antillais. Elles coûtent plus cher et prennent plus de temps, oui, mais elles sont un bénéfice à long terme pour les écosystèmes de la plantation. Quelques exemples sur le terrain en image.
Jachères semées, agroforesterie, gestion de l’herbe par des moutons… Autant de pratiques testées et mises en place par les producteurs antillais. Elles coûtent plus cher et prennent plus de temps, oui, mais elles sont un bénéfice à long terme pour les écosystèmes de la plantation. Quelques exemples sur le terrain en image.
Depuis plus de 20 ans, la filière de la banane de Guadeloupe et Martinique a pris son destin en main et s’est lancée corps et âme dans la recherche d’une banane toujours plus durable. Un voyage de presse organisé par l’UGPBAN* en Martinique et en Guadeloupe en petit comité du 7 au 12 novembre a été l’occasion d’observer tous les progrès réalisés et les nouvelles techniques et innovations en test ou en train d’être mises en place. FLD vous rapporte en images quelques exemples du terrain.
*UGPBAN : Union des groupements de producteurs de bananes de Guadeloupe et de Martinique.
Banane durable (1/5) : le bio en Martinique, « c’est possible » ?
Banane durable (3/5) : combien coûte l’agroforesterie ?
Banane durable (4/5) : des moutons pour la gestion de l’enherbement
Banane durable (5/5) : vers une variété résistante à la fusariose TR4 ?
Parmi les pratiques culturales, citons le cas du bio, encore une curiosité sur les deux îles mais dynamique, également l’agroforesterie et la jachère pour la santé du sol ou la gestion de la biodiversité. Patrick Aubery, gérant de l’habitation familiale Capote en Martinique -exploitation pionnière dans l’enherbement permanent ou dans l’agroforesterie à grande échelle-, estime : « On a vu beaucoup de producteurs depuis une dizaine d’années devenir à leur tour des locomotives [dans les essais de nouvelles techniques culturales et d’innovation, NDLR], avec de plus en plus d’échanges entre les producteurs sur les bonnes pratiques, les expérimentations… »
Côté innovations, les producteurs de leur côté et les groupements en collectif regardent l’intérêt de telle ou telle technologie. Un groupe de travail Banamart a ainsi été impulsé à la rentrée. Intitulé “Digitalisation et Innovations”, il s’intéresse entre autres à la gestion de l’enherbement par les robots ou encore au potentiel des drones. Enfin, en lien avec le Cirad et l’IT2 (Institut technique tropical), l’UGPBAN est fortement impliqué dans l’innovation variétale. Objectif : prendre de la distance avec la monoculture de la Cavendish et trouver des variétés résistantes ou tolérantes aux maladies pour pouvoir produire sans insecticide ou en bio.
Conditionnement collectif et diversification fruitière, deux stratégies fortement engagées
Enfin, notons que la filière antillaise innove au-delà des techniques de production. A la fois la Guadeloupe et la Martinique sont engagées dans des projets de station de conditionnement collectives. Ce, afin de soulager les producteurs d’une partie des tâches post-récolte, ce qui leur permettra de réorienter leur main d’œuvre sur la production proprement dite.
Les producteurs regardent également du côté de la diversification, afin de ne pas mettre tous leurs œufs dans le même panier, dans un contexte de marché socio-économique fluctuant et compliqué.