Châtaigne : que prévoit le plan national de 5 millions d'euros en matière d'expérimentation ?
Cinq millions d’euros pour la filière châtaigne figurent au budget du ministère de l’Agriculture. Quatre millions sont fléchés sur la recherche et l’expérimentation [texte de Sophie Sabot].
Cinq millions d’euros pour la filière châtaigne figurent au budget du ministère de l’Agriculture. Quatre millions sont fléchés sur la recherche et l’expérimentation [texte de Sophie Sabot].
Dernière ligne droite pour la filière châtaigne qui attend fébrilement la validation par le ministère de l’Agriculture des programmes d’expérimentation déposés en octobre dernier. Inscrits dans le plan national châtaigne doté de 5 millions d’euros (1) pour la période 2024-2028, ces programmes portent sur cinq thématiques incontournables pour l’espèce : la réduction des pourritures du fruit, la santé des arbres avec toujours deux menaces principales la maladie de l’encre et le chancre de l’écorce, la résilience des châtaigneraies fruitières face au changement climatique, la lutte contre les chenilles foreuses (carpocapse, balanin, tordeuse) et la sélection de matériel végétal adapté face aux défis sanitaires et climatiques. Ces programmes seront respectivement pilotés par le CTIFL, l’Inrae, le CNRS, Invenio et la chambre d’agriculture de l’Ardèche.
Priorité aux solutions de biocontrôle
Pour Éric Bertoncello, animateur du syndicat national des producteurs de châtaignes, il est urgent de déployer ces nouvelles expérimentations. « Aujourd’hui, les niveaux d’efficacité des solutions proposées aux producteurs en matière de lutte sanitaire ne compensent pas le coût de ces produits. Sans oublier les difficultés d’application en verger traditionnel du fait de la hauteur des arbres, de la pente des parcelles », commente l’animateur. La priorité porte sur des solutions de biocontrôle. Plus de 60 % du verger de châtaigniers en France est en effet conduit en agriculture biologique. Les innovations technologiques pour l’application des produits, les mesures prophylactiques, la biostimulation des défenses de l’arbre feront aussi partie des pistes explorées. Enfin, « le plan châtaigne prévoit un volet extrêmement important de transfert des résultats auprès des producteurs », insiste Éric Bertoncello. Ne manque plus que le feu vert du ministère de l’Agriculture pour engager ces crédits supplémentaires.