Châtaigne : l’Ardèche doit développer sa production
La châtaigne d’Ardèche AOP a le vent en poupe. Les consommateurs la plébiscitent sous de nombreuses formes. La production est en passe de devenir insuffisante pour combler toutes les attentes. La filière doit réagir pour continuer à satisfaire cet engouement.
La châtaigne d’Ardèche AOP a le vent en poupe. Les consommateurs la plébiscitent sous de nombreuses formes. La production est en passe de devenir insuffisante pour combler toutes les attentes. La filière doit réagir pour continuer à satisfaire cet engouement.
Avec un début de récolte prévu à la mi-septembre, la châtaigne d’Ardèche AOP espère une campagne « a priori plutôt correcte », malgré la sécheresse et les pluies du 15 août. « Pour la châtaigne, il faut de la pluie », déclare Sébastien Debellut, animateur du comité interprofessionnel de la châtaigne d’Ardèche, qui produit en moyenne 5 000 t par an, soit 50 % de la production française.
Les produits transformés à base de châtaignes en plein essor
Et si la consommation du fruit frais stagne, celle des produits transformés est en nette hausse. « Les produits aux châtaignes sont tendance ». Il y a les classiques farines, crèmes, mousses, glaces… Même en conserves, le fruit bénéficie d’une bonne image santé et inspire. Du coup, on assiste à l’apparition de nouveaux produits : flans, chips, terrines. « Il y a une sorte d’émulation locale autour de la transformation de la châtaigne. Les producteurs créent leurs propres recettes, les vendent en direct ou dans des magasins spécialisés », poursuit Sébastien Debellut.
La châtaigne d'Ardèche est produite à 60 % en bio
Autre grand atout de la châtaigne d’Ardèche, elle est produite en bio à 60 %. « Il n’y a traditionnellement pas d’intrants chimiques dans la culture des châtaignes, pas de contrainte technique particulière ». Bien sûr, les fruits peuvent être attaqués par des vers, mais un tri est effectué avec de l’eau et 30 % environ sont éliminés. « De toute façon, il n’existe aucun traitement à ce jour pour ces ravageurs », constate l’animateur de l’AOP, des recherches sont en cours sur la confusion sexuelle.
Un changement climatique néfaste
Le châtaignier pâtit du changement climatique. La sécheresse lui est préjudiciable et la production diminue progressivement avec le temps. « L’Ardèche produisait 40 000 t de châtaignes en 1860 et seulement 5 000 t aujourd’hui », constate-t-il. Il y a une véritable prise de conscience pour les 1 000 producteurs de l’AOP. Comme la demande augmente, il faut reconquérir le territoire et replanter. « Les approvisionnements ne sont pas suffisants », confirme Sébastien Debellut. En plus, le contexte est favorable, les prix augmentent, le produit est tendance. « Nous faisons notre possible pour communiquer avec des actions en local auprès des scolaires, lors de fêtes de la châtaigne… Nous animons un compte Facebook et un Instagram, et nous publions des supports promotionnels à destination des magasins, avec des recettes. » Tout cela étant largement porté par le signe de qualité, l’AOP, connu et apprécié des consommateurs.
La châtaigne d’Ardèche en chiffres
• 5 000 t produites par an en moyenne.
• 5 000 à 6 000 ha de châtaigneraies exploités.
• Rendement moyen : 1 t/ha.
• Densité moyenne : 80 arbres/ha.
• 65 variétés.
• Aire de l’AOP : 197 communes, 188 en Ardèche, 7 dans le Gard et 2 dans la Drôme.
• Récolte en octobre-novembre.
• AOC en 2006 et AOP en 2014.