Bio en restauration collective scolaire : « Le programme Lait et Fruits à l’Ecole est un vrai accélérateur »
Parce que les collectivités peuvent désormais avoir recours à ce programme pour gonfler leur budget d’achats de produits bio, le programme “Lait et Fruits à l’Ecole” est un vrai levier. Certaines contraintes, administratives, demeurent néanmoins.
Parce que les collectivités peuvent désormais avoir recours à ce programme pour gonfler leur budget d’achats de produits bio, le programme “Lait et Fruits à l’Ecole” est un vrai levier. Certaines contraintes, administratives, demeurent néanmoins.
Comment augmenter la part de bio dans les repas en restauration collective scolaire, comme l’exige la loi Egalim ? Parmi les leviers, outre une volonté politique forte, on pense bien évidemment à un budget de fonctionnement suffisant. Et pour abonder son budget, le programme “Lait et Fruits à l’Ecole” est désormais une solution.
Ce témoignage intervient dans une série d’articles sur les leviers à activer pour augmenter la part de bio dans la restauration collective. Ces articles ont été motivés à la suite d’une matinée d’informations à la cuisine centrale du 17e arrondissement de Paris puis à la cantine de l’école de Bessières le mardi 16 janvier et organisée par l’interprofession des fruits et légumes frais Interfel, l’interprofession laitière Cniel et l’association des professionnels de la restauration collective Restau’Co, dans le cadre de la campagne de communication “Prenez en main la bio” co-financée par l’UE, associant le Cniel et Interfel.
Le programme “Lait et Fruits à l'Ecole” de l'UE consiste en l'octroi d'une aide financière pour la distribution de fruits et légumes, de lait et de certains produits laitiers aux élèves dans les établissements scolaires. Or, comme le rappelle Sylvie Dauriat, présidente de Restau’Co et directrice de la Caisse des Ecoles du 17e arrondissement de Paris, « depuis deux-trois ans, le programme “Lait et Fruits à l’Ecole” peut être utilisé dans le cadre des menus de la cantine » et non plus seulement lors des temps de récréation et d’école, à la condition que les produits soient servis bruts. Par exemple : une pomme en dessert, des carottes râpées si la vinaigrette est servie à part… « C’est contraignant mais un vrai accélérateur », s’enthousiasme Sylvie Dauriat.
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Lever les contraintes pour utiliser tout le budget
Parmi les contraintes administratives que les professionnels évoquent : les affichages obligatoires en grand format, les produits autorisés ou non, « quelques subtilités à connaître ». En outre, c’est « très chronophage » et demande une avance en trésorerie puisqu’il faut des factures payées pour demander l’aide.
Restau’Co, Interfel et le Cniel annoncent être en cours d’élaboration d’une note de service sous forme de fiches et de vidéos, qui consiste en un mode d’emploi du programme “Lait et Fruits à l’Ecole”, avec un focus sur comment se préparer à un contrôle. Ce mode d’emploi devrait sortir d’ici peu.
En 2023, « une dizaine de millions d’euros » aurait été utilisée en France par les deux familles Fruits et légumes et Produits laitiers, estime Sylvie Dauriat (les chiffres définitifs n’étaient pas encore connus mi-janvier), sur les 32,7 M€ d’enveloppe disponible pour l’Hexagone. C’est une somme utilisée en hausse, sans doute liée à la simplification du programme travaillée avec la DGAL (par exemple, depuis la campagne 2022-2023, les activités pédagogiques dédiées ont été enlevées du programme car « les enseignements prodigués en suivant le code de l'éducation sont suffisants pour rendre les établissements scolaires éligibles au programme », explique FranceAgriMer.
A la différence du programme “Lait et Fruits à l’Ecole” qui consiste en une aide financière, le programme “Prenez en main la bio”, cofinancé par l’UE et associant le Cniel et Interfel, les deux interprofessions laitière et fruits & légumes, est un programme de communication et de sensibilisation. Face au constat de la crise du bio, il a deux objectifs : promouvoir le bio auprès des professionnels de la filière aux spécificités du bio, et accompagner le développement de l’offre et de la consommation du bio en restauration collective. Il consiste en des conseils, des formations… Ne pas oublier d’y avoir recours donc.