Grand-Est
Betterave potagère : pourquoi la SARL Cormorèche investit massivement ?
Lors d’un reportage de FLD, le producteur-transformateur de betteraves rouges a expliqué ses ambitions, ses points forts et son analyse du marché français. Un agrandissement conséquent de l’usine est en cours. Son dirigeant Geoffroy Cormorèche appelle aux candidats car ses besoins de main-d’œuvre sont forts.
Lors d’un reportage de FLD, le producteur-transformateur de betteraves rouges a expliqué ses ambitions, ses points forts et son analyse du marché français. Un agrandissement conséquent de l’usine est en cours. Son dirigeant Geoffroy Cormorèche appelle aux candidats car ses besoins de main-d’œuvre sont forts.
Sur un marché français de la betterave rouge limité mais stable, la SARL Cormorèche, entreprise productrice de betteraves potagères depuis 3 générations sur 80 hectares environ (auxquels s’ajoutent 270 hectares de céréales) et transformatrice de ce produit depuis 2002, poursuit son développement.
De 2,3 M€ de chiffre d’affaires en 2021, Cormorèche est passé à 3,7 M€ en 2022 et espère bien dépasser les 4 M€ cette année. Une belle progression liée à une croissance des volumes mais aussi à un effet prix car Cormorèche a « réussi à faire augmenter [ses] prix pour suivre la hausse des coûts », explique son dirigeant Geoffroy Cormorèche, le 16 juin lors d’une visite reportage de FLD.
Une dépendance au gaz mais plus à l’électricité. Une usine de transformation de betterave est très dépendante du gaz, confirme Geoffroy Cormorèche car les betteraves sont cuites par chaudière au gaz. En revanche, « d’ici deux mois », Cormorèche va être automne en électricité avec l’installation de panneaux photovoltaïques sur la totalité de ses toits de l’usine.
Pour suivre la croissance des volumes, Cormorèche s’agrandit. Les travaux sont en cours, pour doubler la surface du bâtiment de transformation et atteindre 4 000 m2. Fin des travaux prévus pour fin juillet. L’objectif est d’y installer une troisième ligne complète de production pour fin 2023-début 2024. Elle devrait être dédiée au produit sous vide entier. Elle viendra compléter la première ligne, dédiée elle aussi à la betterave entière, et la deuxième ligne de production installée en 2010 et consacrée, elle, à la betterave en cubes.
Coût de l’agrandissement : plus de 1,5 M€, financé par l’entreprise et les prêts bancaires. A cela il faudra ajouter le prix des machines, pour lesquelles Cormorèche pourra peut-être obtenir des aides régionales.
« Aujourd’hui, l’entreprise est en développement, avec une accélération ces deux dernières années, confirme Geoffroy Cormorèche. Est-ce un effet post-Covid ? Ce qui est certain, c’est qu’il y a une ambition de notre part et que nous sommes aidés par le développement du label Demain la Terre. C’est une force car la démarche est de plus en plus reconnue par les distributeurs et les industriels. Et nous ne sommes que deux à proposer de la betterave Demain la Terre. »
Producteur-transformateur dans l’Ain : la force du local et de la maîtrise verticale
Cormorèche bénéficie de deux avantages certains qui ont assis sa place sur le marché et promettent une continuité dans la croissance. « Notre force principale : être à la fois producteur et transformateur. Ça et notre situation géographique », analyse Geoffroy Cormorèche. Située à Miribel, dans l’Ain, au Nord de Lyon, la SARL Cormorèche est le seul transformateur français de betteraves rouges situé dans l’Est de la France. Les 4 autres se situent dans le quart nord-Est : un en Normandie et les trois autres dans le Val-de-Loire (Loiret). « Cormorèche a donc sa place sur un approvisionnement local dans l’Est et le Sud », estime son dirigeant.
Sur les 5 transformateurs français, seuls deux sont producteurs-transformateurs : Cormorèche dans l’Ain, et Jean-François Hall (SARL Baby) à Saint-Benoît-sur-Loire dans le Loiret et membre de Kultive (OP Sopa). Ce sont d’ailleurs les deux seuls fournisseurs de betteraves Demain la Terre.
Vers des contrats écrits pour suivre la croissance des volumes
La France, qui concentre la moitié de sa production en région Centre, produit sur 3 100 ha environ 139 000 t de betteraves rouges (moyenne 2018-2020), selon le memento du CTIFL de septembre 2022. Les bonnes années, la SARL Cormorèche produit entre 3 500 t et 4 000 t de betteraves crues, mais cuit plus de 6 500 t de betteraves chaque année. L’entreprise complète donc ses apports par des achats , chez un producteur local « à côté », plusieurs autres « dans la Marne, la Beauce, la Normandie ».
Geoffroy Cormorèche le reconnaît : « Jusqu’ici, comme souvent dans le monde agricole, on se mettait d’accord en se tapant dans la main. Aujourd’hui, avec notre croissance et notre changement d’échelle, il faut que l’on structure nos achats, donc on va mettre en place des contrats agricoles. » Cela permettra à la SARL de sécuriser ses approvisionnements mais aussi de protéger les producteurs.
Les apports de Cormorèche sont complétés en contre saison par de l’importation d’Espagne (mai) et du Sud de la France (juin). La production locale prend ensuite le relai autour du 10 juillet et jusqu’à octobre (pour un approvisionnement de l’usine en direct et continu). En octobre, les volumes récoltés sont stockés pour approvisionner l’usine au fur et à mesure tout l’hiver. La capacité de stockage chez Cormorèche est de 1 500 t.
Offre d’emploi : un appel aux candidatures
L’enjeu pour la SARL, comme pour tant d’autres, se porte aujourd’hui sur la main-d’œuvre, qu’elle soit agricole ou en usine. « Avec le redémarrage de l’activité en France, il y a des offres d’emploi à la pelle dans tous les secteurs face à nos métiers qui manquent d’attractivité, regrette Geffroy Cormorèche. Pourtant notre entreprise offre une éthique, des perspectives, nous sommes ambitieux, avec des engagements de local, de démarches certifiantes. »
Cormorèche a des besoins forts, dans l’idéal l’embauche de 4 personnes, et son dirigeant appelle, via FLD, aux candidatures.