Flambée des engrais azotés : Bruxelles ouvre une enquête sur les tarifs douaniers
La Commission européenne vient d’annoncer l’ouverture d’une enquête pour déterminer l’impact réel des mesures anti-dumping appliquées en Europe sur les engrais azotés. Une décision saluée par l’AGPB et la Copa-Cogeca.
La Commission européenne vient d’annoncer l’ouverture d’une enquête pour déterminer l’impact réel des mesures anti-dumping appliquées en Europe sur les engrais azotés. Une décision saluée par l’AGPB et la Copa-Cogeca.
A la demande notamment de la France, la DG Commerce de la Commission européenne vient d’annoncer l’ouverture d’une enquête pour déterminer l’impact réel des mesures anti-dumping appliquées en Europe sur les engrais UAN (solution de nitrate d’ammonium et d’urée). « Un premier pas » salué par le Copa et la Cogeca alors que les prix des engrais azotés ont triplé depuis le début de l’année 2021.
Selon Agra Presse, les importations européennes d’engrais azotés sont soumises à des taxes anti-dumping jusqu’à près de 43 €/t sur la solution azotée venant de Russie, des États-Unis, de Trinité-et-Tobago, et à un droit de douane de 6,5%.
Appel à la suppression des taxes douanières
Les deux organisations européennes espèrent la levée des taxes anti-dumping, qui sont selon elles « devenues un obstacle de taille pour les agriculteurs et les rendent vulnérables à des prix excessifs et à un risque réel de pénuries », et dénoncent « des marges excessives » du côté des industries européennes productrices d’engrais. « Les prix de l’UAN s’élèvent aujourd’hui à plus de 750 euros la tonne, il est donc clairement nécessaire d’agir rapidement car la situation reste tendue dans plusieurs Etats membres », commente Tim Cullinan, vice-président du Copa, qui espère que cette enquête pourra être clôturée « dans un délai raisonnable ».
Ce jour, l’AGPB s’est félicité de l’ouverture de cette enquête. « L’intervention du ministre Julien Denormandie a incité la Commission européenne à enfin ouvrir une enquête sur le sujet. Le conseil d’administration de l’AGPB insiste pour que la France maintienne la pression et que les autorités européennes prennent rapidement les dispositions nécessaires à la levée totale des barrières douanières sur l’azote », écrit l’association dans un communiqué.
Le conseil d’administration de l’AGPB, réuni le 17 novembre, enjoint également « les producteurs européens d’engrais azotés » à prendre « la mesure de l’urgence et agissent en termes de logistique et d’approvisionnement des distributeurs ».
L’@AGPB_Cerealiers salue l’ouverture d’une enquête sur le prix des #engrais #DumptheAntidumping #nerienlaisserpasser retrpuvez le communiqué 👉🏼👉🏼https://t.co/nPE5NDm8LP pic.twitter.com/NhhqmlwDBq
— Les Nouveaux Céréaliers (@AGPB_Cerealiers) November 19, 2021
Julien Denormandie alerte la FAO
Interpellé le 17 novembre par le sénateur Pierre Cuypers (LR, Seine-et-Marne) lors de la séance de questions au gouvernement, Julien Denormandie a répondu : « je n'ai pas attendu pour agir et j'étais lundi à Bruxelles pour demander à la Commission européenne de réétudier la question des tarifs douaniers. La discussion est en cours ». « Je redoute que la chute de la production d'engrais ne débouche sur une crise alimentaire mondiale de grande ampleur. J'ai alerté l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture. Face au risque de pénurie alimentaire, la mobilisation doit être mondiale », a poursuivi le ministre de l'Agriculture devant les sénateurs.