Syndicalisme agricole
Fin de la trêve estivale, c’est la rentrée syndicale
Dans Terra, cette semaine, deux interviews, celle de Frank Guéhennec, président de la FDSEA du Morbihan et celle de Christiane Lambert, présidente du syndicat au niveau national. Le constat du dénigrement de la profession est omniprésent. Une « injustice profonde » vécue par les agriculteurs et à laquelle ils doivent réagir en montrant la réalité des pratiques agricoles et du modèle agricole français « promu, pour la troisième année consécutive, le plus durable au monde ».
Dans Terra, cette semaine, deux interviews, celle de Frank Guéhennec, président de la FDSEA du Morbihan et celle de Christiane Lambert, présidente du syndicat au niveau national. Le constat du dénigrement de la profession est omniprésent. Une « injustice profonde » vécue par les agriculteurs et à laquelle ils doivent réagir en montrant la réalité des pratiques agricoles et du modèle agricole français « promu, pour la troisième année consécutive, le plus durable au monde ».
C’est la fin de la trêve estivale. La rentrée se prépare… syndicale aussi. Il suffit de lire Terra cette semaine pour s’en convaincre. Le journal breton donne la parole à Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, la Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles, et à Frank Guéhennec, tête de file du syndicat majoritaire dans le département du Morbihan.
En Bretagne, Frank Guéhennec, éleveur laitier et président de la FDSEA du Morbihan, mesure au quotidien le « ras-le-bol » des agriculteurs. « Dès que tu sors ton pulvé, les bras d’honneur fusent », constate-t-il. « Mon inquiétude, c’est de voir beaucoup d’agriculteurs jeter l’éponge. » Et de déplorer ce « buzz permanent » qui « met les agriculteurs en difficulté ». Les sujets de mécontentement ne manquent pas : le Ceta, les Etats généraux de l’alimentation, l’accord UE-Mercosur. Seule note plus réjouissante : l’embellie des cours du porc. « La lassitude du monde paysan m’inquiète », confie-t-il dans Terra.
Dans son interview réalisée par Actuagri, Christiane Lambert revient elle aussi sur « les critiques à l’égard de l’agriculture » et veut exprimer toute sa fermeté sur le sujet. « Ces critiques, les agriculteurs en sont cernés, harcelés par le bavardage quotidien des donneurs de leçons qui leur expliquent à longueur de lignes, de programmes ou de pétitions, le bon et le mauvais, le faire bien et le faire mal. Les paysans ne seraient-ils pas capables de saisir la marche complexe du monde ? Seraient-ils illégitimes pour exercer leur métier et nourrir leurs concitoyens de manière saine, sûre et durable ? » lance-telle. Ces « remises en question » sont reçues par les agriculteurs comme une « Les agriculteurs les reçoivent comme une injustice profonde » au regard des avancées réalisées « face aux enjeux capitaux de l’environnement, du climat, de la biodiversité ». Et d’ajouter « les agriculteurs français n’ont pas à rougir de leurs engagements ». La preuve : « notre modèle agricole et alimentaire a été promu, pour la troisième année consécutive, le plus durable au monde, par The Economist, loin devant l’Espagne (19e) et les États-Unis (26e). »
La présidente pugnace poursuit encore : « Ceux qui dressent des murs entre les paysans et les citoyens sont des marchands de peurs. Ils refusent délibérément de considérer les transitions réalisées par le monde agricole… ».
Pleine d’une énergie positive de rentrée, elle rappelle un vieil adage paysan : « Il y a ceux qui piaillent et ceux qui travaillent ! » Et elle constate : « Malgré la mauvaise foi de certains, tous les travaux de prospective internationale placent l’agriculture en tête des solutions face aux grands enjeux du XXIe siècle. »
La présidente de la FNSEA était aussi l'invitée de l'économie sur Radio Classique le 28 août pour balayer tous les sujets de la « rentrée sociale agricole ». Les préoccupations sont nombreuses mais Christiane Lambert rassure : « nous ne serons pas les gilets verts à côté des gilets jaunes ».