Guerre en Ukraine
Et si la méthanisation française pouvait se substituer au gaz russe ?
Alors que la guerre fait rage en Ukraine, la Commission européenne et le ministre de l’économie français mettent en avant le biogaz parmi les solutions alternatives d’avenir. Interrogé sur le sujet, Sylvain Frédéric, responsable R&D, direction biométhane GRDF,a livré il y a quelques jours sur le réseau Linkedin son analyse sur le potentiel de développement de la méthanisation en France.
Alors que la guerre fait rage en Ukraine, la Commission européenne et le ministre de l’économie français mettent en avant le biogaz parmi les solutions alternatives d’avenir. Interrogé sur le sujet, Sylvain Frédéric, responsable R&D, direction biométhane GRDF,a livré il y a quelques jours sur le réseau Linkedin son analyse sur le potentiel de développement de la méthanisation en France.

Sur Linkedin, Sylvain Frédéric, responsable recherche et développement à la direction biométhane de GRDF, explique que « la méthanisation pourrait représenter 130 TWh de gaz Français en considérant une mobilisation raisonnable des déchets et des résidus agricoles. En sachant que ces 130 TWh ne constituent pas le potentiel maximum de méthanisation en France mais une mobilisation réaliste ». D’après les données publiques disponibles chaque département en France pourrait produire entre 0,1 TWh et 3,9 TWh. Le Finistère pourrait par exemple produire 3,3 TWh de biométahne. Les capacités actuelles de la France sont les suivantes : 6,4 TWh de capacité installée à fin 2021 et jusqu'à 9,6 TWh estimé à fin 2022 (selon croissance des années précédentes) ; 4,3 TWh de biométhane injecté en 2021 et jusqu'à 7,5 TWh estimé à fin 2022 (selon croissance des années précédentes) ; plus de 25 TWh de capacité réservée à déployer.
La répartition des gisements pouvant produire ce biométhane est la suivante selon l'observatoire de la filière Biométhane :
- Cives (Culture Intermédiaire à Multi-Service Environnementaux, couvert végétal) : 51 TWh
- résidus de culture : 31 TWh
- effluents d’élevage (lisier, fumier) : 27 TWh
- herbes : 13 TWh
- résidus des IAA (industries agroalimentaires), biodéchets, boues de stations d'épurations
- autres : 8 TWh.
Sylvain Frédéric explique encore que « la consommation en France est d’environ 475 TWh de gaz par an dont environ 75 TWh provenant de Russie. Ainsi la méthanisation pourrait parfaitement se substituer au gaz russe ». Le potentiel de méthane renouvelable en France (1) pourrait être de 320 TWh décomposé ainsi :
- méthanisation : 130 TWh
- pyrogazéification : 90 TWh
- gazéification hydrothermale : 50 TWh
- méthanation (power to méthane) : 50 TWh.
(1) Analyse GRTgaz / GRDF / FGR / ATEE / Club Gazéification Hydrothermale basée sur les études disponibles (Ademe, Solagro, France Stratégie, Enéa)