Espagne : des pertes en maraîchage suite aux inondations et vents violents
Inondations, vents violents et humidité excessive ont provoqué des pertes importantes pour la filière maraîchère espagnole notamment dans les régions de Murcie et d’Andalousie. Etat des lieux.
Inondations, vents violents et humidité excessive ont provoqué des pertes importantes pour la filière maraîchère espagnole notamment dans les régions de Murcie et d’Andalousie. Etat des lieux.

Vingt-cinq jours ininterrompus de pluie avec des précipitations de 143 % au-dessus de la moyenne : les pluies diluviennes tombées au mois de mars dans le sud de l’Espagne mais aussi de violents vents ont mis à mal plusieurs productions maraîchères qu’elles soient de plein champ ou sous abri.
Si l’association d’organisations de producteurs espagnole COAG* se satisfait de l’amélioration du bilan hydrique national qui devrait permettre de démarrer les campagnes d'irrigation sans restriction majeure dans des zones clés pour l’agriculture, elle alerte sur les dégâts qu’ont essuyé les maraîchers et sur les retards et les pertes de production printanières.
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En fruits et légumes, dans la région de Murcie, au Sud-Est de la péninsule ibérique, les pluies diluviennes ont provoqué des inondations : 5 000 hectares de salades, de brocolis ou choux-fleurs ont été détruits. Une perte estimée par la COAG à 10 millions d'euros.
L’Andalousie a également été touchée. Dans le Bas Guadalquivir, dans la province de Séville, les très fortes pluies ont aussi empêché la récolte des crucifères (brocoli, choux, choux-fleurs…), « personnels et machines ne pouvant pénétrer dans les champs », précise COAG.
Des récoltes de pois sont elles aussi perdues dans cette région à cause du pourrissement de leurs racines.
Du côté d’Almería, les pluies persistantes, entraînant un fort taux d’humidité, ont favorisé le développement de maladies et ravageurs : mildiou ou botrytis ont proliféré, entraînant des pertes en brocoli, concombre ou poivron notamment.
On déplore des dégâts sur les cultures de pastèques et melons, en pleine phase de pollinisation, alors que se sont succédé des épisodes « soudains et alternés » de d’humidité et de chaleur.
Des dégâts aussi en fruits rouges et fraises
Toujours en Andalousie, des dégâts sont aussi à déplorer dans la province de Huelva, grosse région productrice de fruits rouges. Les fortes rafales de vent ont endommagé quelque 200 hectares de serres. L’excès d’humidité a aussi permis un développement du botrytis sur les fraises privant les producteurs des revenus d’une partie de leur récolte. « Une perte qui n’est pas compensée par l’augmentation du prix des fraises », déplore l’association COAG.
Des pluies bénéfiques à d’autres cultures comme les olives, la noix ou la vigne
Néanmoins ces pluies continues ont permis d’atténuer les effets de la sécheresse qui sévit en Espagne particulièrement dans le Sud et dans l’Est du pays, où les réserves en eau ont connu une augmentation de 14 % avec des réservoirs qui, pour certains, ont atteint plus de 70 % de leur capacité.
Dans certaines régions, au Nord et au centre de l’Espagne, les pluies ont même bénéficié à certaines cultures de zones arides, notamment les olives, les noix ou la vigne.
La coordination d’agriculteurs espagnols affirme continuer à surveiller les conditions climatiques pour ses producteurs et entend demander « une aide urgente aux agriculteurs touchés par les inondations et les vents violents ».
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* COAG : coordination espagnole des organisations professionnelles des agriculteurs et éleveurs