Enquête Insee : les trois quarts des agriculteurs sont des hommes
Il y a quatre fois moins d’agriculteurs qu’il y a quarante ans et les trois quarts des agriculteurs sont aujourd’hui des hommes. Ce sont deux des grandes tendances qui se dégagent d’une étude de l’Insee dont les résultats ont été publiés récemment.
Il y a quatre fois moins d’agriculteurs qu’il y a quarante ans et les trois quarts des agriculteurs sont aujourd’hui des hommes. Ce sont deux des grandes tendances qui se dégagent d’une étude de l’Insee dont les résultats ont été publiés récemment.
Les agriculteurs sont de moins en moins nombreux et la profession est de plus en plus masculine. C’est ce que révèle une étude Focus de l’Insee (Institut national de la statistique et des études économiques) dont les résultats ont été publiés le 23 octobre 2020.
Une profession de plus en plus masculine
« En France, en près de quarante ans, alors que la taille des exploitations a augmenté, la part des agriculteurs exploitants dans l'emploi a fortement diminué, passant de 7,1 % en 1982 à 1,5 % en 2019. »
Le nombre d’agriculteurs a été divisé par quatre environ et sur cette même période de quatre décennies, la proportion d’hommes dans ce milieu professionnel a largement augmenté. « En 2019, les trois quarts des agriculteurs exploitants sont des hommes », révèle l’étude.
La masculinisation de la profession est en partie due à la baisse du nombre de « couples exploitants ». 73% des exploitants étaient des hommes en 2019, contre 61% en 1982. Une tendance à contre-courant de l’emploi agricole en général qui se féminise, constate l’Insee.
Si les agricultrices se font entendre et jouent un rôle important « dans les transformations à la fois pratiques mais aussi en termes de projet de transition », comme l’affirme le sociologue Valéry Rasplus, leur représentation en nombre n’évolue pas favorablement.
Lire aussi « En 2020, la part "non négligeable" des agricultrices dans l’évolution du monde agricole français ».
Une population vieillissante
La profession agricole est également vieillissante avec plus d’un agriculteur sur deux « âgé de 50 ans ou plus » : une donnée 24 points au-dessus de la moyenne nationale. « À l'inverse, seuls 1 % des agriculteurs ont moins de 25 ans, contre 8 % pour l'ensemble des personnes en emploi », analyse l’Insee.
Enfin, les agriculteurs travaillent en moyenne 55 heures par semaine, contre 37 heures pour l’ensemble des Français ayant un emploi, avec une durée de travail étalée sur tous les jours de la semaine. Sur l’année, cela représente +65% de temps travaillé vu le nombre réduit de congés en agriculture. La majorité des agriculteurs exploitants n’emploient aucun salarié et les agriculteurs partent peu en vacances.
Une autre réalité qui découle du constat de l'Insee : le célibat des agriculteurs
Un constat qui n’est sans doute pas étranger à une autre réalité observée : le célibat des agriculteurs. Si ce sujet n’est pas abordé dans l’étude de l’Insee, ces problématiques sont « soulevées par différents sociologues », affirme Slate qui précise que « le célibat des agriculteurs est un objet d’études ancien ». En 2002, le sociologue Pierre Bourdieu y a consacré son livre « Le Bal des célibataires ». Les difficultés des agriculteurs pour trouver l’âme sœur ne sont pas nouvelles mais « leur place dans le marché conjugal », elle, a changé, explique la revue. Dans l’article daté du 7 octobre, le professeur en sociologie à l’Université de Paris Christophe Giraud observe : « Au cours du XXe siècle, le métier d’agriculteur devient moins attractif. Ce statut est passé de valorisé à symboliquement dégradé ».
Lire l’intégralité de l’article sur Slate.fr : « Derrière les célibataires de "L’amour est dans le pré" , une réalité sociale ».