Start-up
Elever des vers : c’est s’assurer « un vrai salaire » quand on est agriculteur, promet Invers
La start-up auvergnate Invers prévoit de déployer des contrats d’engraissement de vers de farine (Tenebrio Molitor) avec des agriculteurs, du Puy-de-Dôme dans un premier temps.
La start-up auvergnate Invers prévoit de déployer des contrats d’engraissement de vers de farine (Tenebrio Molitor) avec des agriculteurs, du Puy-de-Dôme dans un premier temps.
Proposer aux agriculteurs ayant des bâtiments vides de se lancer dans l’élevage d’insectes pour compléter leur revenu, voilà ce que propose la start-up Invers lancée en 2018 en Auvergne par Sébastien Crépieux. Ayant rejoint La ferme digitale il y a quelques semaines, cette plutôt discrète société exposait hier à Paris au LFDay organisé à Paris.
Deux prototypes de bâtiments agricoles viennent d’être validés par Jean-Paul Vivier et Rémy Petoton deux céréaliers de la Limagne (Rémy, jeune agriculteur, ayant décidé d’arrêter l’élevage allaitant bovin), adhérents à la coopérative Limagrain, pour engraisser des vers de farine (Tenebrio Molitor) entre le bébé larve et la larve mâture, étape la moins risquée de l’élevage de ce type d’insectes. Invers maîtrise pour sa part l’élevage de la lymphe à l’adulte.
« Nous sommes en plein changement d’échelle, un troisième bâtiment sera mis en route à la rentrée puis un quatrième et un cinquième. L’objectif : avoir 20 bâtiments d’ici à 2025 », explique Stéphanie Cailloux, directrice administrative et financière et associée de la start-up Invers. Déjà 20 agriculteurs du Puy-de-Dôme, tous adhérents à Limagrain, sont sur les rangs pour tester cette nouvelle activité.
« L’objectif : avoir 20 bâtiments d’ici à 2025 »
La société Invers fonctionne selon un principe d’intégration avec des contrats sur sept ans la liant aux agriculteurs. Elle leur fournit les larves à un prix donné et les reprend à un prix fixe après engraissement, les déshydrate, les transforme via un sous-traitant et les commercialise en aliments complémentaires pour oiseaux ou en croquettes pour chiens et chats dans l’enseigne Gamm Vert et sur le site de e-commerce d’Invers. En suivant un cahier des charges fourni par la start-up, l’agriculteur utilise ses coproduits céréaliers pour nourrir les larves.
L’investissement pour l’agriculteur est équivalent à celui d’un bâtiment d’élevage avicole (environ 800 000 euros). En échange, « le revenu est meilleur », assure Stéphanie Cailloux. Elle ne dévoile pas de chiffres mais promet aux agriculteurs « un vrai salaire et pas un demi-salaire ». La start-up créée dans le cadre du LIT (laboratoire d’innovation territoriale) grandes cultures Auvergne est soutenue depuis le départ par le groupe Limagrain et le Crédit agricole Centre-France.
Pour l’instant, Invers, basé à Saint-Ignat, dans le Puy-de-Dôme, vise un développement sur le territoire auvergnat. Mais à terme, elle prévoit de s’étendre à d’autres territoires bénéficiant de filières avicoles ou piscicoles qui peuvent utiliser le vers de farine dans l’alimentation animale. Un changement d’échelle qui nécessite une levée de fonds et la création d’un « couvoir » de vers de farine. Pour déployer son activité la start-up prévoit de viser les agriculteurs ayant par exemple des bâtiments avicoles à l’arrêt.