Néonicotinoïdes sur betteraves : à l’Assemblée nationale et dans les médias, des débats tendus s'annoncent
Le projet de Loi envisageant une dérogation d’utilisation des insecticides néonicotinoïdes en traitement de semences sur betteraves est examiné ce 5 octobre à l’Assemblée nationale. La jaunisse sur betteraves, provoquée par un virus véhiculé par les pucerons, met en péril la filière et menace l’outil industriel français. Une question de survie d’une profession agricole à laquelle les écologistes opposent une question de survie de la biodiversité. Sur France Inter, deux séquences diffusées entre 7 h 30 et 8 h 30 ont interpellé les auditeurs sur le désarroi de la filière betteravière française.
Le projet de Loi envisageant une dérogation d’utilisation des insecticides néonicotinoïdes en traitement de semences sur betteraves est examiné ce 5 octobre à l’Assemblée nationale. La jaunisse sur betteraves, provoquée par un virus véhiculé par les pucerons, met en péril la filière et menace l’outil industriel français. Une question de survie d’une profession agricole à laquelle les écologistes opposent une question de survie de la biodiversité. Sur France Inter, deux séquences diffusées entre 7 h 30 et 8 h 30 ont interpellé les auditeurs sur le désarroi de la filière betteravière française.
Les néonicotinoïdes refont l’actualité de ce lundi. Que vous soyez des villes ou des champs, difficile de ne pas en entendre parler. Le projet de dérogation de ces pesticides utilisés sur betteraves va être examiné par les députés à l’Assemblée nationale. Les opposants au projet mettent en avant l’argument de la biodiversité car le produit est nocif pour les abeilles. Ceux en faveur de la dérogation mettent en avant la préservation de la filière betteraves.
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Pas de soutien pour soutien les dizaines de milliers d’emplois des betteraviers
Le sujet s’est emparé du grand public et des médias qui leur parlent. Pour preuve, France Inter, ce 5 octobre. Les auditeurs ont commencé leur journée avec deux petites doses d’agriculture pour tous dans les oreilles.
A 7 h 45, les néonicotinoïdes ont fait l’objet de l’édito éco de Dominique Seux. En préambule, le journaliste économique a fait part d’un constat : « les agriculteurs en général ont perdu la bataille culturelle ». Alors que l’émotion est palpable pour les restaurants et bars touchés par les mesures sanitaires ou les usines menacées de fermeture, on ne voit aucun « soutien pour les dizaines de milliers d’emplois des betteraviers, la récolte de blé catastrophique des céréaliers, les revenus des éleveurs de porcs ». Au contraire, les agriculteurs « sont accusés », observe l’éditorialiste. Aujourd’hui, beaucoup de citadins associent l’agriculture « aux pesticides et au mal-être animal ». L’agriculture est vue comme « orthogonale à l’écologie ».
Pour la betterave, atteinte du virus de la jaunisse transmis par les pucerons, et touché par d’importantes baisses de rendement, le risque est que plus personne ne veuille en cultiver dans un an alors qu’on continuera à consommer du sucre dans un an, estime le directeur délégué de la rédaction des Echos. « Il n’y a pas d’alternative technique immédiatement applicable aux néonicotinoïdes », affirme Dominique Seux. Concernant les néonicotinoïdes, il rappelle que « 14 pays sur 19 pays producteurs de betterave en Europe en utilisent encore ». Il plaide donc pour une « exception exceptionnelle » qui ne mérite pas « une excommunication ».
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Menace sur les sucreries
Comme pour appuyer les propos de l’éditorialiste, un reportage a suivi, peu après 8 h, sur la même chaîne de radio. Cette fois, il s’agit d’un reportage à la sucrerie de Nangis, en Seine-et-Marne. « Les effets de la jaunisse se font directement sentir sur l’activité des sucreries », assure Manuel Ruffez dans son reportage. La sucrerie francilienne tourne au ralenti et les exploitants de l’usine implantée depuis 1873 s’interrogent pour son avenir. « Cette campagne s’annonce catastrophique », alarme Jean-Christophe Pierre. Le directeur betteravier de la sucrerie sait de quoi il parle puisque 2020 est sa 20e campagne. Poids des betteraves en baisse, taux de sucre en baisse. La sucrerie pourrait perdre jusqu’à deux tiers de son chiffre d’affaires. « Une telle campagne, une fois ça ira, pas deux, c’est sûr », prévient Jean-Christophe Pierre sur France Inter. Et c'est toute une économie locale qui est menacée.
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