Gestion de l'eau en agriculture
Dans les Deux-Sèvres, la sécheresse 2019 ravive les tensions sur la question de l’eau
Les fortes chaleurs donnent soif aux cultures et chauffent les esprits. Gérer l’eau est nécessaire. Dans les Deux-Sèvres, la question des réserves est relancée. Sur le terrain, la situation s’envenime.
Les fortes chaleurs donnent soif aux cultures et chauffent les esprits. Gérer l’eau est nécessaire. Dans les Deux-Sèvres, la question des réserves est relancée. Sur le terrain, la situation s’envenime.
Face à la sécheresse, « le secteur agricole se mobilise ». C’est ce qu’assure la FNSEA (Fédération nationale des syndicats d’exploitants agricoles) dans un communiqué du 23 juillet.
La situation est très préoccupante « pour les éleveurs qui manquent de fourrages pour nourrir leurs animaux, mais également pour les grandes cultures, lorsque l’irrigation n’est pas possible ».
78 départements sont concernés par les restrictions d’eau et l’irrigation est interdite dans les 33 d’entre eux qui connaissent une véritable crise de l’eau.
« Ce nouvel épisode de sécheresse doit nous obliger à agir et à repenser la gestion des risques en agriculture », indique le syndicat agricole. « Le changement climatique est un des thèmes phares de le réflexion prospective de la FNSEA qui préconise notamment le stockage de l’eau en hiver, quand elle est abondante et la mise en place de dispositifs de prévention des risques. »
Dans les Deux-Sèvres, la question des réserves d’eau est relancée. En mai, l’autorité judiciaire annulait l’autorisation unique pluriannuelle de prélèvement sur le bassin-versant de la Sèvre niortaise.
« Gérer l’eau est nécessaire », la profession agricole s’accorde sur ce point, et s’y emploie, affirme Agri 79. Le président de la chambre d’agriculture des Deux-Sèvres, Jean-Marc Renaudeau, précise dans le journal départemental : « Le stockage nous semble être une solution pour préserver le milieu tout en satisfaisant les besoins d’une production agricole sécurisée. » Et d’ajouter : « Cette conviction nous a conduits à bien des concessions dans le cadre du protocole d’accord des réserves de substitution de la Sèvre niortaise : développement des aménagements paysagers, baisse du volume d’irrigation de deux millions. »
Alors quand la pression monte sur le terrain, Jean-Marc Renaudeau « appelle au calme et invite les agriculteurs à continuer de respecter le cadre légal, et notamment les restrictions », assure le journal. Des règles apparemment respectées puisque seulement une dizaine de manquements sont constatés par an dans le département. Mais l’analyse de Julien Le Guet, de « Bassines non merci », n’est pas la même, explique le journal. Pour le porte-parole du groupe militant, ce chiffre bas est « le reflet d’un manque évident d’équipes de contrôle sur le terrain », rapporte Agri 79. Selon lui, la police de l’eau « n’est pas appliquée ». Il estime de plus que « l’Etat ne joue pas son rôle d’arbitre » et dénonce une certaine « souplesse » à l’égard des pratiques agricoles. « Comment accepter que les enrouleurs tournent alors qu’il fait encore 40 °C ? », questionne-t-il.
Sur le terrain, l’été 2019 envenime la situation entre partisans et opposants à la construction des réserves de substitution. Jean-Marc Renaudeau, élu professionnel, est au nombre de ceux qui défendent le projet. Mais d’autres positions politiques se font entendre.