Start-up
Dans le Nord, Orchid capte les besoins des plantes et les saveurs des fruits
Une jeune entreprise lilloise a posé ses capteurs dans une serre de 6000 m2 de fraises. Des besoins en eau au taux de sucre, tout est mesuré et analysé. Pour piloter au plus juste. Présentation dans Terres et Territoires.
Une jeune entreprise lilloise a posé ses capteurs dans une serre de 6000 m2 de fraises. Des besoins en eau au taux de sucre, tout est mesuré et analysé. Pour piloter au plus juste. Présentation dans Terres et Territoires.
Orchid. En anglais, cela veut dire orchidée. Peut-être est-ce parce que ces plantes se plaisent bien dans les serres que la start-up porte ce nom. Car la jeune entreprise conçoit et commercialise des solutions technologiques pour la culture sous serre. Outils connectés, analyse de données… pour rester dans les termes anglais, disons qu’on est dans la « greentech ». Basée à Lille, l’équipe de 5 personnes expérimente son concept chez les professionnels horticulteurs et maraîchers du Nord et les accompagne dans l’optimisation de leur production hors sol.
Exemple à Godewaersvelde. Dans Terres et Territoires, visite des serres des Vergers de Viveterres, en compagnie de Yoann Merlier, fondateur d’Orchid et d’Elie Vasseur, patron des vergers. « Sous les touffes de feuilles dentelées qui débordent des bacs s’accroche un énigmatique petit boîtier blanc. » Au premier abord, la balade semble poétique. Mais très vite, le récit devient plus technique. « Quelques mètres plus loin, un jeu de dispositifs de mesure de l’eau posé au sol est, lui aussi, raccordé à des câbles électriques, tandis qu’au centre de la serre, un cylindre blanc attaché à un poteau a l’air de jouer les tours de guet. »
Tout un itinéraire de culture scruté et mesuré
La solution développée par la start-up est testée dans une serre de 6000 m2 où sont cultivées des fraises remontantes, qui donnent des fruits de mai à octobre. « Nos capteurs sont mis en place pendant la saison des fraises. Nous les enlevons l’hiver pour les réétalonner », explique Yoann Merlier dans le journal. « Ils mesurent tout l’itinéraire de culture : les cycles d’eau, les apports d’engrais, le pH, la température, l’humidité relative, le taux d’ensoleillement, le rayonnement photosynthétique actif… »
Pendant que le fondateur de la jeune pousse surveille ses capteurs, Elie Vasseur contrôle « la bonne pousse de ses plants ». La production de fraises sous serres a été lancée en 2010, lorsqu’il a rejoint l’exploitation familiale, avec une partie en cueillette libre-service. « Yoann Merlier a essayé de cerner nos besoins en production » , explique -t-il dans l’article.
« Avant, je devais comparer, dans des bidons, les volumes d’eau à l’entrée et à la sortie des bacs pour savoir ce que les plantes avaient bu », précise le producteur. « Maintenant, c’est automatisé. »
« La commercialisation de ses capteurs pour fraises est prévue pour la fin de l’année », précise encore le journal. Ensuite, la prochaine étape va consister à « mesurer la qualité du fruit tant d’un point de vue biochimique (qualités gustative, nutritionnelle) que d’un point de vue hédoniste (la façon dont il sera perçu par le consommateur) ».
Et après la fraise, les capteurs de goût devraient s’attaquer aux tomates. Un fruit qui aurait perdu ses qualités gustatives au fil des évolutions culturales et que la start-up ambitionne de réintroduire dans le monde des saveurs.