Crédits carbone : « je gagne 1200 euros de plus sur un camion de colza »
David Gerbaud, agriculteur dans le Loir-et-Cher, touche une prime sur ses colzas engagés dans une démarche bas carbone avec sa coopérative Axéréal. Il a ainsi amélioré le prix de vente moyen de son colza de 25 euros la tonne.
David Gerbaud, agriculteur dans le Loir-et-Cher, touche une prime sur ses colzas engagés dans une démarche bas carbone avec sa coopérative Axéréal. Il a ainsi amélioré le prix de vente moyen de son colza de 25 euros la tonne.
Voir ses efforts pour l’environnement rémunérés, c’est le rêve de nombreux agriculteurs. David Gerbaud, agriculteur à Cellé dans le Loir-et-Cher, y parvient. En système conventionnel, il a adopté le strip-till et limite ses intrants. « Je fais ce qu’il faut, mais sans excès de phytos et d’engrais », résume l’agriculteur. En 2019, sa coopérative, Axéréal, lui a proposé de remplir un dossier de prime gaz à effet de serre sur colza. « Vu mes pratiques, il y avait de fortes chances pour que je sois éligible. » David Gerbaud a ainsi amélioré le prix de vente moyen de son colza de 25 euros la tonne. « La prime varie selon les parcelles et les critères. Sur la ferme, elle va de 5 à 35 euros la tonne. »
Il perçoit ce bonus comme « un encouragement à continuer à faire attention à mes niveaux d’intrants. C’est une carotte qui fait avancer ». Pour la nouvelle campagne, il n’y a pas de doute, il remonte un dossier. Seul bémol : le temps d’enregistrement. « L’aide de mon technicien a été précieuse car il y a quelques heures à passer pour enregistrer toutes les démarches sur ordinateur. »
« Une transparence totale sur la constitution du prix »
Une contrainte que partage Damien Auclaire, agriculteur à Guichainville, dans l’Eure. Lui, vend son colza seul et directement en ligne à Saipol, en se connectant à la plateforme Oleomarket.fr. « La création du compte requiert un peu de temps mais, après, vendre des contrats est assez simple, résume-t-il. Il faut préciser les itinéraires, les rendements et justifier tout cela, notamment en joignant la déclaration PAC mais c’est à la portée de tous les producteurs qui épandent des effluents d’élevage, font du travail simplifié et ont de faibles niveaux d’intrants. La principale contrainte, c’est de pouvoir stocker la récolte et de recharger le jour de l’enlèvement. »
L’agriculteur apprécie la reconnaissance financière permettant de « valoriser ce qu’on fait déjà au bénéfice de l’environnement ». En plus, cette formule assure « une transparence totale sur la constitution du prix » pas si évidente jusqu’à présent. « Actuellement, j’ai un bonus de 17 euros la tonne, mais en 2020 il était de 40 euros la tonne. Sur un camion, ça représente 1 200 euros de plus : ça vaut vraiment le coup d’y passer dix minutes. »