[Covid-19] Point de situation en semaine 14 sur le secteur bovin viande
Le confinement généralisé pour lutter contre l’épidémie du coronavirus a un impact fort sur le marché de la viande bovine qui dispose de peu de lisibilité.
Le confinement généralisé pour lutter contre l’épidémie du coronavirus a un impact fort sur le marché de la viande bovine qui dispose de peu de lisibilité.
En semaine 13 (du 23 au 29 mars), les abattages de femelles continuent de se replier (- 19 % par rapport à 2019 d’après l’indicateur hebdomadaire de Normabev) et ce notamment pour les races à viande. Les cours des réformes ont légèrement régressé, hormis pour les meilleures conformations. La cotation des vaches R a perdu 3 centimes par kg de carcasse. Seule la vache U s’est appréciée de 2 centimes. La vache R cotait ainsi 3,75 €/kg éc (-2% /2019) et la vache U 4,40 €/kg éc (= /2019).
Après une forte hausse en semaine 12, les abattages de jeunes bovins de type viande ont reculé de 16 % en semaine 13. « Les à-coups dans les commandes des grossistes italiens et grecs notamment compliquent la lisibilité du marché. Les aloyaux restent par ailleurs difficiles à valoriser. La cotation du JB U poursuit sa baisse saisonnière marquée. Elle a de nouveau perdu 2 centimes en semaine 13 pour tomber à 3,93 €/kg de carcasse (-2% /2019 ; -3% /2018). Celle du JR R, davantage connectée à un marché allemand actuellement dégradé, s’est stabilisée à 3,77 €/kg (-2% /2019 ; -3% /2018) après avoir perdu 5 centimes en semaine 12 », note l’Institut de l’élevage dans son point de situation du 2 avril.
Broutards : des cours reconduits
Du côté des broutards, les prix se maintiennent globalement mais à des niveaux inférieurs à ceux de 2018 et 2019. Les envois vers l’Italie continuent de manière presque normale. « Sur quatre semaines du 1er au 28 mars, les envois en vif auraient globalement augmenté de 3% vers l’Italie et reculé de 6% vers l’Espagne par rapport à 2019. Si les achats italiens en broutards se maintiennent dans l’ensemble, la demande espagnole en vif semble céder, en premier lieu pour les petits veaux laitiers qui représentent la majeure partie de leurs achats. La manque de personnel en particulier pour le transport reste la principale source d’inquiétude des exportateurs avec un impact limité car l’offre est à l’étiage. »
Les exportations vers l’Algérie, où le confinement s’étend, se réduisent et la Tunisie, également confinée, n’est plus à l’achat.
« Après une semaine 12 relativement dynamique en termes de commandes par les GMS, la semaine 13 a marqué un coup d’arrêt brutal pour les veaux de boucherie. Les abatteurs français évoquent des commandes en chute de 30 à 40%, probablement en contrecoup des achats en hausse en début de confinement. »
Point européen
En Italie, les achats des ménages favorisent les viandes de jeunes bovins mâles et femelles et notamment, celles issues de broutards français. Les imports de Pologne et d’Irlande sont à l’inverse à l’arrêt et ceux d’Allemagne très fortement impactés.
« Le marché allemand, très ouvert sur les marchés extérieurs, pâtit toujours de la situation de confinement généralisée dans toute l’Europe. Les cotations des jeunes bovins ont stoppé leur chute mais celles des vaches restent à la baisse. »
En Irlande, le marché est sous pression. Des mesures de soutien ont été demandées. La demande en vaches de réforme et en autres bovins écoulés habituellement en RHD et à l’export sont en baisse.
La Pologne voit la poursuite de l’effondrement de ses cours car elle est très dépendante de l’exportation et de la RHD et de nombreux abatteurs préfèrent freiner la production. « En semaine 12, les abattages ont fortement ralenti en Pologne. Tous bovins confondus, ils étaient en baisse de 36% par rapport à la semaine précédente d’après les données du Ministère de l’Agriculture polonais, dont -42% pour les taurillons, -39% pour les génisses et -25% pour les vaches de réforme. »
En Espagne, l’export de bovins finis vers le bassin méditerranéen se maintient à l’approche du Ramadan d’après Business France et compense le report incomplet de la RHD vers la consommation à domicile ainsi que la baisse des ventes vers l’Italie.
Une consommation française reconfigurée
Juste avant l’annonce du confinement, les Français s’étaient précipités dans les différents points de vente de commerce de détail. « Depuis et malgré le sur-stockage lié à l’annonce du confinement, les achats de produits de grande consommation ont progressé de façon très dynamique sans atteindre le niveau historique de la semaine de pré-confinement » indique l’Institut de l’élevage et ce d’après les données de l’IRi (institut spécialisé dans l’analyse du marché des produits de grande consommation à partir des sorties caisse des magasins). Ce confinement pousse les Français à reconfigurer leur consommation. Les achats de surgelés (parmi lesquels les viandes congelées) et de produits frais non laitiers (parmi lesquels les viandes réfrigérées) croissent.