[Covid-19] Pourquoi les vétérinaires veulent rejoindre les conseils scientifiques ?
Pour lutter contre le risque de contamination du coronavirus par les visons, le Danemark, premier pays producteur de fourrure de cet animal au monde, va abattre 15 millions de bêtes. Le passage du virus entre les animaux et les hommes est connu et les spécialistes de la santé animale estiment qu’ils doivent rejoindre rejoindre les conseils scientifiques sur la Covid. En France, cette demande est portée par le vétérinaire député Loïc Dombreval.
Pour lutter contre le risque de contamination du coronavirus par les visons, le Danemark, premier pays producteur de fourrure de cet animal au monde, va abattre 15 millions de bêtes. Le passage du virus entre les animaux et les hommes est connu et les spécialistes de la santé animale estiment qu’ils doivent rejoindre rejoindre les conseils scientifiques sur la Covid. En France, cette demande est portée par le vétérinaire député Loïc Dombreval.
Le Danemark a récemment découvert une mutation du coronavirus de la Covid-19 dans ses élevages de visons. Les animaux ont ainsi provoqué la contamination de 12 personnes. Conséquence : le pays scandinave, premier producteur mondial de fourrure de vison, a annoncé l'abattage d'environ 15 millions de visons.
« Les scientifiques danois pensent que ce sont d’abord les hommes qui ont transmis la maladie aux animaux » explique Anne-Laure Barral, dans un sujet présenté sur France Info le 9 janvier. La maladie « s’est ensuite rapidement propagée au sein des élevages, touchant des milliers de bêtes. Aujourd’hui, elle revient comme un boomerang aux ouvriers agricoles qui travaillent dans ces fermes », poursuit la journaliste.
Des animaux d'élevage qui représentent une menace
Le passage du virus entre les hommes et les animaux est avéré. D’où la crainte vis-à-vis de certains élevages. Des chercheurs allemands auraient identifié une transmission très facile entre chiens viverrin, un animal « mi raton laveur, mi chien », élevé en Chine pour sa fourrure, observe la journaliste. « Il y en a 14 millions qui vivent en captivité là-bas et on en retrouve aujourd’hui aussi dans la nature en Europe de l’est », assure-t-elle.
Les chercheurs savent également qu’à chaque fois que le virus passe d’un hôte à un autre, et en particulier d’une espèce à une autre, le virus mute. Ce qui complique encore la recherche sur les vaccins, basée sur une souche de virus précise.
Un problème de santé humaine mais aussi de santé animale
Va-t-on devoir abattre « tous les furets, les ratons laveurs, les fouines ? », interroge la journaliste ? Certaines espèces faisant office de « cul de sac sanitaire » pourrait d’ailleurs s’avérer « très utiles pour bloquer les virus et les empêcher de repasser ensuite aux hommes », fait-elle encore remarquer.
Le problème du coronavirus ne se cantonne donc pas aux humains. C’est pourquoi, les spécialistes de la santé animale veulent rejoindre les conseils scientifiques sur la Covid, pour éviter d’en arriver à des solutions aussi radicales que celles adoptées au Danemark. C’est le cas notamment en France avec une demande portée par Loïc Dombreval, vétérinaire et député des Alpes-Maritimes (LREM).
Mesures de sécurité renforcées pour les élevages de vison en France
Mais quid des élevages de vison dans l’Hexagone ? Le ministère de la Transition écologique a « mis en place une surveillance dès l'été » relate l’AFP (Agence France Presse). Selon le ministère, une surveillance de la mortalité des animaux a été mise en place dans les quatre élevages français, et « les mesures de biosécurité sont d'ores et déjà renforcées. Des analyses PCR et sérologiques seront réalisées « forme d'étude scientifique » en novembre et décembre, période des abattages saisonniers des visons élevés pour leur fourrure, a précisé le ministère.
Le député Loïc Dombreval a réitéré « solennellement » sa demande au gouvernement d'« interdire sans délai l’activité d’élevage et de commercialisation de visons ». Cet élevage « constitue (…) une menace pour la santé publique », car il a été « reconnu comme un vecteur avéré de contagion de la Covid-19 », justifie-t-il dans un communiqué le 5 novembre.