[Covid-19] La crise va-t-elle durablement changer le comportement alimentaire des Français ?
Bio, local, équitable. Durant les semaines de confinement, nombreux ont été les Français à se diriger vers les aliments provenant de ces filières. Pour leurs achats en temps de crise, les consommateurs ont privilégié les circuits-courts, le-commerce, le drive. Les habitudes de consommation et les modes d’achat vont-ils redevenir identiques à l’avant 17 mars. Où certains changements vont-ils être durables ? La peur va se dissiper mais la période de changement a été longue et il est probable que l’on ne reviendra pas exactement à la situation initiale.
Bio, local, équitable. Durant les semaines de confinement, nombreux ont été les Français à se diriger vers les aliments provenant de ces filières. Pour leurs achats en temps de crise, les consommateurs ont privilégié les circuits-courts, le-commerce, le drive. Les habitudes de consommation et les modes d’achat vont-ils redevenir identiques à l’avant 17 mars. Où certains changements vont-ils être durables ? La peur va se dissiper mais la période de changement a été longue et il est probable que l’on ne reviendra pas exactement à la situation initiale.
Pendant le confinement, les produits bio, locaux et équitables ont connu une forte progression de leur marché. Pour l’achat de ces produits, les ventes à la ferme, e-commerce et livraisons ainsi que le drive se sont développés depuis deux mois. Avec le déconfinement amorcé le 11 mai, les Français vont-ils reprendre leurs habitudes d’avant le 17 mars ? Ou, au contraire, les changements d’approvisionnement et de consommation observés pendant la crise sanitaire du coronavirus vont-ils être durables ?
Dans Terra, Hélène Bonneau livre l’analyse d’Olivier Dauvers, spécialiste de la grande distribution. « La vente directe ne sera pas la voie de salut, ce ne peut être l'avenir de l'agriculture française », assure l’expert en grande consommation. « Si les exemples de vente directe à la ferme, dont les ventes ont été multipliées par dix, parfois plus, sont de belles réussites pour les exploitations agricoles concernées, il convient de tempérer ces succès au regard des volumes écoulés », commente le journal breton. En effet, la distribution en circuit-court ne représente que 2 à 3 % des volumes distribués, précise Terra.
Théorie de l’élastique
Pour Olivier Dauvers, les changements de comportement sont essentiellement dus à « une peur à aller s'approvisionner dans les rayons des magasins ». Pour lui, donc, « cette peur va se dissiper au fur et à mesure et un retour "quasi" à la normale va s'opérer ».
« Quasi ». Cela pourrait dépendre de la « théorie de l’élastique ». Si celui-ci subit une « force acceptable, non destructrice », il va redevenir ce qu’il était. Olivier Dauvers estime cependant que « la longueur et la rigueur du confinement ont modifié profondément les habitudes ». Suffisamment pour que « l’élastique soit déformé et ne retrouve pas totalement sa forme initiale ».
Lire l’intégralité de l’article « Consommation : des nouvelles tendances durables ? » dans Terra.
Le label « Fairtrade/Max Havelaar » sur des produits français
Du côté du commerce équitable, la croissance connue en 2018 ne s’est pas relâchée ces dernières semaines. C’est ce qu’affirme l’Oise agricole qui rapporte les propos du directeur général de l’enseigne Max Havelaar. « La préférence responsable et équitable des Français se maintient bien », assure Blaise Desbordes. « On pouvait craindre que cette dynamique soit stoppée par la crise, il n’en est rien semble-il ». L’entreprise annonce vouloir développer un « commerce équitable Nord-Nord » et va lancer avant la fin de l’année des expérimentations pour labelliser des produits français, annonce l’Oise agricole.
Des produits Agri-Ethique France
Une autre démarche de garantie d’un commerce équitable existe dans l’Hexagone avec Agri-Ethique France, qui revendique aujourd’hui plus de la moitié des ventes de produits issus du commerce équitable français. Le label, né en 2013 avec la filière blé, « revendique aujourd’hui plus de la moitié des ventes de produits issus du commerce équitable français, » précise l’Oise agricole. Pour le directeur d’Agri-Ethique France, Ludovic Brindejonc, l’explication de ce fort engouement pour le commerce équitable vient d’une prise de conscience des consommateurs sur le fait que « le modèle économique actuel n’est plus le bon », relate l’Oise agricole.
Lire l’intégralité de l’article « Max Havelaar se tourne vers le local » dans l’Oise agricole.
Lire aussi « Les Français confinés font le choix de produits responsables » dans Fruits & Légumes.