Agriculture : Emmanuel Macron veut «rebâtir une indépendance agricole» pour la France
Emmanuel Macron, le président de la République, est revenu, ce 13 avril, sur l'avenir du secteur agricole après la crise. L'agriculture a été évoquée dans son allocution, avec l'objectif de rebâtir une indépendance agricole en France. Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, répond "banco". Le syndicat agricole rappelle que les importations de légumes ont augmenté de 50 % en légumes.
Emmanuel Macron, le président de la République, est revenu, ce 13 avril, sur l'avenir du secteur agricole après la crise. L'agriculture a été évoquée dans son allocution, avec l'objectif de rebâtir une indépendance agricole en France. Christiane Lambert, présidente de la FNSEA, répond "banco". Le syndicat agricole rappelle que les importations de légumes ont augmenté de 50 % en légumes.
«Il nous reviendra aussi dans les prochaines semaines de préparer l’après, a déclaré Emmanuel Macron. Il nous faudra rebâtir une indépendance agricole, sanitaire, industrielle, et technologique française, et plus d’autonomie stratégique pour notre Europe. Cela passera par un plan massif pour notre santé, notre recherche, nos ainés, entre autres.» Il y a un mois, le président avait évoqué l'agriculture en des termes similaires, agrégée à d'autres activités présentées comme stratégiques: «Ce que révèle cette pandémie, c’est qu’il est des biens et des services qui doivent être placés en dehors des lois du marché. Déléguer notre alimentation, notre protection, notre capacité à soigner notre cadre de vie au fond à d’autres est une folie». Et d'annoncer alors: «nous devons en reprendre le contrôle, construire plus encore que nous ne le faisons déjà une France, une Europe souveraine, une France et une Europe qui tiennent fermement leur destin en main. Les prochaines semaines et les prochains mois nécessiteront des décisions de rupture en ce sens».
Lire aussi :
[Tribune] Jérémy Decerle : Ah, tiens, l’agriculture est un secteur stratégique
Pour l'après crise, la FNSEA pousse l'Europe comme «bon lieu de régulation»
Aides au stockage privé, diminution des importations et dérogation au droit de la concurrence: la FNSEA souhaite utiliser ces trois outils au niveau européen afin d'intervenir sur certains marchés agricoles engorgés du fait de la crise sanitaire du Covid-19. «Nous avons décidé d'écrire au commissaire européen à l'Agriculture», a précisé Christiane Lambert, la présidente du syndicat majoritaire, lors d'un point presse le 10 avril, «mais aussi à Thierry Breton», le commissaire au Marché intérieur. Le 3 avril, la FNSEA et les Jeunes Agriculteurs avaient demandé à Bruxelles d'intervenir sur les marchés «de toute urgence». Un appel relayé par les ministres français et allemand de l'Agriculture le 8 avril. Mais «le commissaire à l'Agriculture n'a pas encore montré qu'il avait entendu nos demandes», a déploré Christiane Lambert. Tirant les leçons de cette crise en vue de la future Pac, elle a estimé que «ceux qui pensaient qu'on pouvait abandonner les outils de régulation ou l'encouragement à production et au stockage se trompent.» «Parmi les propositions que nous faisons au président Macron pour l'après-crise, c'est justement que ce soit l'Europe qui soit le bon lieu de régulation», avait déclaré la responsable syndicale sur France Inter.
La FNSEA demande d'élargir l'accès au fonds de solidarité Covid-19
La présidente de la FNSEA Christiane Lambert a également plaidé pour un élargissement des critères d'accès au fonds de solidarité pour les TPE. Mis en place par le gouvernement pour faire face aux répercussions de la crise sanitaire du Covid-19, ce fonds permet d'allouer une aide forfaitaire de 1500 euros aux entreprises ayant perdu plus de 50% de chiffre d'affaires entre mars 2019 et mars 2020. «Nous militons [auprès du ministre de l'Economie] pour que ce ne soit pas seulement le mois de mars qui soit la référence, mais que ça puisse être l'année entière, a expliqué Christiane Lambert. Ce sera une solution pour ceux qui se sont installés récemment.» Cette proposition «permettra à davantage d'entreprises de rentrer dans le dispositif», espère la FNSEA, d'autant que «mars 2019 a été un mauvais mois en raisons des événements gilets jaunes». D'après le syndicat, des entreprises agricoles - notamment viticoles, horticoles et équines - ont déjà recours à ce fonds.