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Coûts viticoles : deux fois plus de charges à l’hectare en France qu’en Italie
Dans le trio de tête de la viticulture mondiale que nous formons avec l’Italie et l’Espagne, le niveau et la structure des charges diffèrent fortement, comme le montrent les données du réseau d’information comptable agricole. Comparaison.
Dans le trio de tête de la viticulture mondiale que nous formons avec l’Italie et l’Espagne, le niveau et la structure des charges diffèrent fortement, comme le montrent les données du réseau d’information comptable agricole. Comparaison.
Un niveau de charges beaucoup plus élevé en France
Les charges moyennes par hectare d’une exploitation viticole française sont deux fois supérieures à celles d’une exploitation viticole italienne et près de six fois supérieures à celle d’une espagnole. C’est ce que révèlent les données européennes du réseau d’information comptable agricole (Rica) publiées par Agreste, dont les plus récentes datent de 2021. En dehors du poste « charges spécifiques végétaux », les différences sont fortes sur tous les coûts.
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Près de 1 000 euros de sous-traitance par hectare
L’écart sur les frais généraux est de 1 à 3 avec l’Italie et 1 à près de 7 avec l’Espagne. Sur les postes détaillés par le Rica, une exploitation française dépense en moyenne moins à l’hectare en énergie qu’en Italie (246 euros contre 318 euros par hectare) mais quatre fois plus en « entretien bâtiments et matériels » et sept fois plus en « sous-traitance ». Ces deux postes représentent en France 58 % des frais généraux.
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Les activités non agricoles, une spécificité
Les « charges spécifiques aux activités non agricoles » représentent en moyenne 4 euros par hectare en Espagne et 52 euros par hectare en Italie mais 483 euros par hectare en France. Elles recouvrent la transformation de raisins achetés au-delà de 10 % du total des raisins vinifiés ou encore l’eau-de-vie de vin comme le cognac, qui a un poids important dans la production française.
Le poids élevé de l’endettement
En moyenne, les charges financières s’élèvent pour une exploitation française à 101 euros par hectare. C’est 8 fois plus qu’en Italie et près de 21 fois plus qu’en Espagne. La France affiche un ratio dettes sur production brute record de 92,3 %. Il n’est que de 12,9 % pour une exploitation espagnole en moyenne, et de 8,5 % en Italie.
Le fermage, une charge importante
Le fermage représente un coût à l’hectare 6 fois plus élevé en France qu’en Italie et 22 fois plus qu’en Espagne. La part des terres en propriété explique cet écart. Les données Rica indiquent qu’elle n’est que de 28 % en France contre 84 % en Espagne et 57 % en Italie. Le fermage par hectare de SAU loué est plus élevé : 1 126 euros en France mais 311 euros en Italie et 231 euros en Espagne. La gestion du foncier est assurément une particularité française de plus !