COP15 à Montréal : la France veut développer la piste des crédits biodiversité
Dans le cadre de la COP15 qui se tient jusqu’au 19 décembre à Montréal en vue d’adopter un nouveau cadre stratégique mondial fixant les objectifs à atteindre pour mettre un terme à l’érosion de la biodiversité d’ici à 2030, Paris préconise les « crédits biodiversité ».
Dans le cadre de la COP15 qui se tient jusqu’au 19 décembre à Montréal en vue d’adopter un nouveau cadre stratégique mondial fixant les objectifs à atteindre pour mettre un terme à l’érosion de la biodiversité d’ici à 2030, Paris préconise les « crédits biodiversité ».
La France entend faire entendre sa proposition de « crédits biodiversité » à Montréal. « Nous allons lancer une piste de certificat biodiversité pour reconnaître les atouts des forêts pour la préservation de la biodiversité à l’échelle mondiale », indique l’entourage de la ministre chargée du Développement Chrysoula Zacharopoulou, confirmant des déclarations récentes d’Emmanuel Macron.
Les expériences actuelles de ce type de certificats, souligne le chercheur économiste du Cirad, Alain Karsenty, prennent actuellement deux formes. D’un côté les systèmes de compensation, comme le site de Cossure dans les Bouches-du-Rhône qui a été, en 2020, le premier site naturel de compensation écologique de France.
D’un autre, les aides, comme celles de Vinci à la sauvegarde du hamster d’Alsace puisque le groupe a eu l'obligation légale de réintroduire le grand hamster d'Alsace dans certains champs de la région à la suite de la construction d'une double voie à péage qui aurait participé à la destruction de l'habitat de cette espèce en voie de disparition.
#Biodiversité | Les #créditscarbone parsèment les discours du #changementclimatique. Qu’en est-il des crédits biodiversité ?
— Cirad (@Cirad) December 7, 2022
Alain Karsenty, du #Cirad, en explore l’intérêt et les limites au regard des systèmes déjà à l’œuvre ou proposés par ailleurs.
👉https://t.co/j2s4lYstkf pic.twitter.com/8XHHDTsnpP
« Les équivalences écologiques sont difficiles à établir »
L’économiste note cependant : « les équivalences écologiques sont toutefois difficiles à établir ». Une entreprise devrait donc selon lui « d’abord appliquer rigoureusement la séquence Eviter-Réduire-Compenser, issue de la loi sur le paysage de 2016, avant d’être autorisée à émettre des certificats ». Autre système identifié pouvant être mis en place : des instruments sans contrepartie servant « avant tout de véhicules de financement ». La Zoological Society of London a par exemple créé en 2019 des « rhino-bonds », un système d’obligations dont les investisseurs ne percevront d’intérêts qu’en cas d’augmentation des populations de rhinocéros noir au Kenya. Principal point d'attention dans ce cas : la « cohérence des actions menées par les entités émettrices de certificats ».