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« On veut travailler dans de bonnes conditions et que les chèvres soient bien »

L’EARL des Tilleuls a investi dans un bâtiment tout confort pour travailler dans de bonnes conditions. Salle de traite, stalle de sortie rapide, robot d’alimentation, lumière, ventilation, traitement de l’eau, rien n’a été laissé au hasard.

Quand il décide d’agrandir son troupeau caprin, Bruno Roux voit grand, efficace et fonctionnel. Un nouveau bâtiment sera construit à quelques centaines de mètres de son ancienne chèvrerie de 250 places à Mouterre-Silly dans la Vienne. Le nouveau bâtiment en bois de 1 800 m2 est construit par Morisset, aménagé par Allin Agri, puis mis en route fin 2022 pour accueillir 640 chèvres. L’ancien bâtiment de 1995 permettra, quant à lui, l’élevage de 280 chevrettes.

Conçue pour offrir du bien-être et de la clarté, la chèvrerie dispose d’un faîtage translucide et d’ouvertures latérales qui laissent rentrer l’air et la lumière, mais pas les oiseaux grâce à une grille protectrice. Les quatre rideaux de ventilation sont pilotés indépendamment par des sondes qui mesurent la température à l’intérieur et la pluie, le vent et la température à l’extérieur. « C’est un vrai changement par rapport à l’ancien bâtiment qui restait sombre, apprécie Karine Laborie qui vient tout juste de s’associer à Bruno sur l’exploitation. Et avec leurs brosses rotatives pour se faire masser, les chèvres ne sont pas malheureuses. »

Une alimentation homogène grâce au robot

D’ailleurs, l’EARL des Tilleuls ne déplore aucun souci sanitaire majeur depuis la mise en route du bâtiment. Les associées et les deux salariés veillent aussi à la régularité de l’alimentation. Un point important alors que la moitié des chèvres sont en lactation longue et que l’autre moitié du troupeau met bas en novembre-décembre. La robotisation de la distribution de l’alimentation permet cette régularité tout en simplifiant considérablement le travail.

Distribution d'aliment aux chèvres avec le robot Trioliet

Après avoir visité plusieurs élevages équipés, leur choix s’est arrêté sur le robot Trioliet, distribué et installé par Allin Agri. « Avec ce robot, on peut choisir précisément la longueur des brins que l’on veut distribuer à l’animal, apprécie Bruno Roux. Pour mes chèvres, je fais des brins de 4,5 cm, soit la longueur de la bouche. »

Pour préparer l’aliment, tout se passe dans la cuisine, abritée dans un bâtiment accolé de 225 m2. « C’est comme un gros Thermomix qui prépare le repas tout seul en mélangeant ensilage de maïs, enrubannage ou foin de ray-grass et enrubannage de luzerne », plaisante Karine. Empilés sur un tapis roulant, les balles carrées et les cubes d’ensilage avancent automatiquement, puis sont sciés et tombent sur un autre tapis roulant qui pèse et élève les matières premières jusqu’au bol mélangeur. Là, les aliments sont mélangés un certain temps avant que le robot mobile n’aille distribuer calmement et en silence. Chaque lot est alimenté indépendamment des autres en fonction de son stade de lactation. « L’alimentation est homogène, il y a peu de refus et nous avons pu valoriser nos fourrages et gagner en autonomie sans travailler plus. »

Vingt rations programmées pour l’année

Pour alimenter les huit lots et se positionner dans l’allée, le robot se repère avec les rails suspendus et l’angle du pantographe. Trois repas et quatre repousses sont programmés chaque jour. « Je pourrais le faire fonctionner beaucoup plus, mais ça ne sert à rien de les déranger tout le temps, explique Bruno Roux. C’est au repos que la chèvre fait son lait. » La cuisine est alimentée deux fois par semaine, ce qui prend environ une heure à chaque fois. Et il n’y a pas trop d’entretien à part le dépoussiérage et le changement de la scie tous les six mois. « On a un contrat d’entretien et les techniciens sont joignables sept jours sur sept, apprécie Bruno Roux. Par exemple, on a eu un souci mercredi dernier et la pièce de rechange était là le jeudi soir. » Si elle rencontre le moindre problème, la machine va envoyer un SMS à l’éleveur qui pourra aller voir ou regarder via les caméras installées dans la chèvrerie.

« Un confort de travail et une alimentation régulière »

Après un an d’utilisation, les éleveurs et les deux salariés apprécient le confort de ne pas avoir à distribuer l’aliment chaque jour. Un seul regret : ne pas avoir la possibilité de mettre un quatrième type de fourrage. Cela aurait permis d’être plus souple dans l’élaboration des rations. « Ici, les éleveurs cherchent à valoriser les fourrages au maximum, justifie Jean-Jacques Cassin, nutritionniste à Terrena. Toutes les coupes sont analysées et triées dans un bâtiment voisin et nous prévoyons le plan alimentaire en octobre pour toute l’année. En fonction du stade de lactation et du niveau de lactation, il y a une dizaine de rations pour les primipares et une dizaine pour les multipares. »

La salle de traite est nettoyée tous les jours

Salle de traite pour les chèvres

Le bâtiment est doté d’une salle de traite de 40 postes en traite arrière avec décrochage automatique et sortie rapide. « Avec 40 places, on peut rentrer la moitié du lot, ce qui assure un bon débit de traite », décrit Sébastien Coutant, commercial à GEA. Avec la stalle Albouy, les chèvres sont vite bloquées dans le cornadis autobloquant et la sortie est rapide en libérant toutes les chèvres en même temps. « Nous faisons la traite seul ou à deux et c’est rapide, on ne perd pas de temps, apprécie Karine. Elles rentrent, on branche et on va chercher le lot suivant. »

La traite commence à 7 heures le matin et dure 1 h 45 à 2 heures, nettoyage compris. La traite du soir débute à 17 h 30 et se termine vers 19 heures. La salle de traite est lavée au nettoyeur haute pression tous les jours. Le matin, sont nettoyés la fosse, le parc d’attente et les quais, et le soir, uniquement le parc d’attente. « On aime que ça soit propre », assure Karine, en posant négligemment sa tête sur les tubes de la salle de traite.

Issue de pompage, l’eau est traitée par une chloration, puis par un adoucisseur pour l’eau technique qui sert au nettoyage. « Ici, l’eau est dure, observe Cédric Souchard, installateur de traitement d’eau à Cerati. Sans adoucisseur, on risque l’entartrage sur la résistance chauffante et donc une hausse de la consommation électrique et, à terme, la perforation du matériel. » L’eau de boisson des chèvres est, elle, légèrement acidifiée pour revenir à un pH neutre (égal à 7).

« C’est un investissement de 1,3 million d’euros que l’on va financer sur vingt ans, calculent les deux associés de 46 et 52 ans. C’est un confort de travail et le robot assure le travail d’un salarié à plein temps. On veut travailler dans de bonnes conditions et que les chèvres soient bien. » Pour l’instant, les chèvres leur rendent bien avec 1 200 litres de lait par chèvre et par an.

Visite réalisée dans le cadre des portes ouvertes de Capr’Inov

Chiffres clés

126 hectares
640 chèvres
1 200 litres par chèvre et par an
1,3 million d’euros d’investissement
2 205 m2 de bâtiment

Vidéo promotionnelle d'Allin Agri :

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