Un marché du chevreau compliqué par le prix de la poudre de lait
Si la crise du chevreau liée à la pandémie et la perte de débouchés est derrière nous, le prix de la poudre de lait met à mal l’équilibre de la filière.
Si la crise du chevreau liée à la pandémie et la perte de débouchés est derrière nous, le prix de la poudre de lait met à mal l’équilibre de la filière.
« Nous sommes sur cette campagne encore dans une situation particulière à cause du prix de la poudre de lait qui met à mal les équilibres financiers, explique Franck moreau, président de la section caprine d’Interbev. La pression ne vient plus des marchés mais des coûts de production. »
Aujourd’hui, les abatteurs ont annoncé des tarifs qui prennent en compte partiellement la hausse de la poudre. « Nous ne sommes pas sereins sur la valorisation du petit chevreau cette année encore, avance-t-il. J’espère que l’année prochaine, le prix de la poudre va diminuer et que nous retrouverons un équilibre économique. »
Des coûts supplémentaires pour les naisseurs
Cette année encore, les ramassages de chevreaux ne sont pas tous fluides selon les éleveurs. « Sur la question du ramassage, cela dépend des régions, précise Franck Moreau. Là où le maillage territorial des engraisseurs est important, le ramassage se fait deux fois par semaine environ. Dans les autres régions, c’est plutôt un ramassage par semaine voire toutes les deux semaines. Cela implique un travail supplémentaire de la part des naisseurs auquel il faut ajouter l’alimentation de chevreaux, qui doivent être rémunérés. »
Contractualiser pour aller plus loin
« La charte des bonnes pratiques d’élevage qui vient d’être adoptée en section caprine d’Interbev (voir encadré), n’est pas là pour résoudre ces questions, rappelle-t-il. Elle vise à encadrer les pratiques du naisseur à l’abatteur et définit une base réglementaire collective, notamment sur deux questions cruciales, la prise de colostrum et la désinfection du cordon. »
Pour aller plus loin, une discussion entre le naisseur et son premier acheter peut être engagée pour aller plus loin dans les attentes de l’un et de l’autre. « Contractuellement, le naisseur pourrait engager plus de moyens, en fonction de la rémunération proposée. En ce sens, la loi Egalim2, même si de prime abord elle n’apparaît pas évidente à appliquer pour la filière chevreau, doit être vue comme une opportunité de changer de paradigme et de ramener de la valorisation à chaque échelon », conclut Franck Moreau.