Un ex-ministre de l’Agriculture à Matignon : les cinq choses à savoir sur Michel Barnier
A 73 ans, Michel Barnier est nommé Premier ministre par Emmanuel Macron. Une figure politique bien connue du monde agricole.
A 73 ans, Michel Barnier est nommé Premier ministre par Emmanuel Macron. Une figure politique bien connue du monde agricole.
Michel Barnier, 73 ans, vient d’être nommé par Emmanuel Macron à Matignon succédant ainsi à Gabriel Attal. Après 50 jours de réflexion, le choix du président de la République s’est porté sur l’ex-commissaire européen (à la politique régionale et à la cohésion puis au marché intérieur) qui est loin d’être un inconnu pour les agriculteurs.
L’ex-militant à l’UDR puis membre du RPR, de l’UMP puis des LR, a en effet endossé le rôle de ministre de l’Agriculture de juin 2007 à juin 2009 dans le gouvernement Fillon sous la présidence de Nicolas Sarkozy.
Un bilan plutôt positif rue de Varenne selon les professionnels agricoles
Que retenir de son court passage (deux ans) rue de Varenne au ministère de l’Agriculture ? Plutôt apprécié de la plupart des acteurs professionnels de l’agriculture, selon un bilan de nos confrères d’Agra Presse réalisé en avril 2009, Michel Barnier a marqué les esprits en imposant un redéploiement des aides de la PAC vers la filière ovine contre l’avis des producteurs de grandes cultures, ce qui lui vaudra une ovation au congrès des producteurs d’ovins en avril 2009.
C’est aussi durant ses fonctions au ministère de l'Agriculture, que Michel Barnier (qui a aussi été ministre de l’environnement de 1993 à 1995) lance l’objectif de réduire la quantité de 50% la quantité de pesticides.
Après le Grenelle de l’environnement, initié par Nicolas Sarkozy, Michel Barnier annonce aussi un plan de relance du bio, le programme de certification à haute valeur environnementale ou encore le plan de performance énergétique des exploitations.
Sur les OGM, en revanche, c’est Jean-Louis Borloo et sa secrétaire d’Etat Nathalie Kosciusko qui prennent en main le dossier et interdisent la production du maïs Mon 810 en France, sans contestation de la part du ministre de l’Agriculture.
Un manque de combativité sur l’agriculture face à la Commission européenne
Si Michel Barnier a œuvré durant sa carrière dans les arcanes de l’Europe, il lui sera reproché son manque de combativité en tant que ministre sur plusieurs sujets agricoles à Bruxelles. Jean-Michel Lemétayer, alors président de la FNSEA, lui reprochera ainsi de ne pas avoir assez défendu les quotas laitiers face à la commissaire agricole Mariann Fischer Boel.
Les professionnels de l’agriculture estiment aussi pour certains qu’il n’a pas réussi à imposer les bases d’une Pac forte pour l’après 2013 jetées durant la présidence française de l’Union européenne. Il aura en revanche réussi à imposer à Bruxelles l’idée d’une boîte à outils permettant aux Etats membres d’adapter la PAC à leur contexte.
Michel Barnier, négociateur en chef de l’Union européenne pour le Brexit
Quelques années plus tard, Michel Barnier a été nommé négociateur en chef pour l’Union européenne chargé des négociations du Brexit. Une discussion durant laquelle il aura en tête l’enjeu agricole, comme il en avait témoigné lors du 73e congrès de la FNSEA à Nancy en mars 2019. « L’Europe agricole se trouve face à une équation difficile à résoudre. Le Brexit c’est 11 à 12 milliards d’euros de contributions nettes perdues par an, dont 3,5 milliards d’euros fléchés vers la Pac. Il va falloir faire aussi bien avec moins. Les discussions ont commencé à la Commission européenne. J’espère qu’il y aura des parlementaires qui connaîtront l’agriculture », déclarait-il alors.
L’ambition exprimée de faire de la France « la première puissance économique et agricole en Europe »
Lors de l’élection présidentielle de 2022, Michel Barnier s’est porté candidat pour la primaire des Républicains, face à Eric Ciotti, Valérie Pécresse et Philippe Juvin. Parmi les axes de son projet il avait alors revendiqué l’ambition de faire de la France « la première puissance économique et agricole en Europe ».
Dans un texte, « Agriculture, l’urgence d’un renouveau » il déclare alors sa volonté d’imposer une taxe carbone aux frontières et dénonce la surenchère réglementaire qui pèse sur l’agriculture, proposant « d’alléger toutes les charges qui plombent le travail, qui plombent les entreprises, l’artisanat, l’agriculture, l’industrie et les jeunes ».
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Un montagnard, passionné de ski à Matignon
Né en Isère, Michel Barnier qui été le plus jeune conseiller général de France, en 1973 en Savoie, se revendique comme un montagnard, passionné de ski. Il a d’ailleurs œuvré pour les Jeux olympiques d’Albertville en 1992, en tant que coprésident du comité d’organisation avec le skieur Jean-Claude Killy.