Quels sont les revenus des ménages agricoles dans les régions Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes-Côte d’Azur et Ile-de-France ?
Trois nouvelles études, des régions Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes Côte d'Azur et Île-de-France, viennent aujourd'hui compléter le portrait national du revenu des ménages agricoles dressé en 2024 par Agreste, le bureau statistique du ministère de l’Agriculture. Elles montrent de fortes disparités.
Trois nouvelles études, des régions Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes Côte d'Azur et Île-de-France, viennent aujourd'hui compléter le portrait national du revenu des ménages agricoles dressé en 2024 par Agreste, le bureau statistique du ministère de l’Agriculture. Elles montrent de fortes disparités.

L’étude de 2024 (à partir des dernières données du recensement agricole de 2020), qui s’était intéressée au niveau de vie des ménages agricoles en France, est aujourd’hui complétée par trois nouvelles études régionales réalisées par l'Insee : Auvergne-Rhône-Alpes, Provence-Alpes Côte d'Azur et Île-de-France.
Il est utile de rappeler que la première étude soulignait qu’au sein des ménages agricoles en France, l’activité agricole n’était pas la seule source de revenus des exploitants et de leur famille. En 2020, en moyenne, 34 % du revenu disponible des ménages agricoles provenait des bénéfices agricoles et 22 % de revenus de leur patrimoine. Il apparaît que les niveaux de vie des personnes vivant dans ces ménages sont plus dispersés que ceux de l’ensemble de la population.
A relire : Quel est le niveau de vie des ménages agricoles ?
L’étude nationale pointait aussi le fait que le taux de pauvreté monétaire, en 2020, était de 16,2 % parmi les ménages agricoles contre 14,4 % dans l’ensemble de la population et variait selon la composition du ménage : 33,6 % des personnes vivant dans un ménage où l’exploitant est le seul pourvoyeur de ressources sont pauvres, contre 13,6 % lorsqu’un des membres du ménage n’est pas exploitant agricole. Le niveau de vie croît avec la taille économique de l’exploitation agricole.
Les micro-exploitations se singularisent par l’importance des pensions et retraites dans le revenu total des ménages qui les exploitent. Le niveau de vie en grandes cultures ou viticulture est en moyenne plus élevé que pour les éleveurs de bovins, ovins et caprins. Néanmoins, les situations restent très diverses au sein de chaque orientation productive.
Auvergne-Rhône-Alpes : le niveau de vie médian le plus bas de France métropolitaine
Dans une région marquée par des revenus élevés, les ménages agricoles travaillant en Auvergne-Rhône-Alpes affichent le niveau de vie médian le plus bas de France métropolitaine souligne l'étude de l'Insee. En 2020, le revenu disponible annuel moyen des ménages agricoles de la région s’élève à 42 600 euros, bien en deçà de la moyenne nationale de 49 600 euros. Les bénéfices agricoles ne constituent que 29 % de ce revenu. Ils sont en moyenne de 12 500 euros, contre 17 100 euros en France métropolitaine. Ces bénéfices sont complétés par des revenus tirés d’activités non agricoles (47 %), à hauteur de 20 100 euros.
Les personnes appartenant à un ménage agricole ont un niveau de vie médian de 20 500 euros par an, soit moins qu’au niveau métropolitain (22 800 euros). Comme à l’échelle nationale, le niveau de vie augmente et le taux de pauvreté monétaire diminue lorsque la taille économique des exploitations grandit, les ménages des micro-exploitations faisant exception.
Les activités agricoles les moins lucratives sont particulièrement présentes en Auvergne-Rhône-Alpes, à l’image de l’élevage d’herbivores qui concerne 52 % des ménages agricoles contre 37 % au niveau national. Les ménages d’éleveurs de bovins pour la viande (20 % dans la région contre 13 % en France métropolitaine) ont un niveau de vie médian de 19 000 euros, proche du résultat national. Pour les ménages de producteurs laitiers, également plus représentés qu’au plan national (17 % contre 12 %), le niveau de vie médian est inférieur au niveau métropolitain (20 400 euros contre 22 000 euros). Le niveau de vie des agriculteurs spécialisés en grandes cultures est parmi les plus hauts (23 300 euros).
Niveau de vie médian des ménages agricoles par EPCI et part des ménages agricoles par département dans la région Auvergne-Rhône Alpes en 2020

Provence-Alpes-Côte d’azur : de fortes disparités
Selon l'étude d'Agreste avec l'Insee sur la région Provence-Alpes-Côte d'azur, les bénéfices agricoles représentent une part minoritaire des revenus d’activité et pèsent seulement 28 % du revenu disponible des ménages agricoles de la région. En 2020, une personne sur deux vivant dans un ménage agricole de Provence-Alpes-Côte d’Azur a un niveau de vie inférieur à 23 000 euros annuels. Ce niveau de vie médian est comparable à celui des ménages agricoles de France métropolitaine (22 800 euros). Il varie nettement entre les départements alpins (Alpes-de-Haute-Provence, Hautes-Alpes, Alpes-Maritimes), où il est inférieur à 20 200 euros, et le Vaucluse, le Var ou les Bouches-du-Rhône, où il dépasse 24 000 euros.
Dans la région, la pauvreté monétaire est bien plus fréquente pour les personnes appartenant à un ménage d’éleveurs ovins ou caprins (31,8 %) que dans les ménages des exploitations spécialisées dans la viticulture (12,3 %). Dans la plupart des productions, les ménages agricoles sont plus souvent exposés à la pauvreté qu’en moyenne en France métropolitaine. L’écart est le plus marqué pour les ménages d’éleveurs : dans la région, selon le type d’élevage, le taux de pauvreté est supérieur de 8 à 12 points.
Composition du revenu disponible des ménages agricoles de Provence-Alpes-Côte d’Azur, par orientation technicoéconomique des exploitations (OTEX)

Ile-de-France : un revenu disponible annuel moyen supérieur de 63 % par rapport à celui de la France métropolitaine
En 2020, le revenu disponible annuel moyen des ménages agricoles dirigeant au moins une exploitation en Île-de-France s’élève à 81 080 euros révèle l'étude de l'Insee sur la région francilienne. Les bénéfices agricoles représentent, en moyenne, 36 % du revenu disponible. Le revenu disponible annuel moyen des ménages agricoles dirigeant une exploitation en Île-de-France est 63 % supérieur à son niveau moyen pour la France métropolitaine, toutes régions confondues (49 640 euros). « Les ménages agricoles dirigeant une exploitation en Île-de-France affichent le plus haut niveau de vie de France métropolitaine, un constat qui va de pair avec le coût de la vie plus élevé dans la région que dans le reste du pays » note l’étude.
Près de 80 % des ménages agricoles y dirigent une exploitation spécialisée dans les grandes cultures contre 57 % et 55 % dans des régions comme le Centre-Val de Loire et les Hauts-de-France, et moins de 33 % dans les autres régions. Dans la plupart des régions, les ménages à la tête des exploitations spécialisées dans les grandes cultures affichent les plus hauts revenus disponibles, souligne l’étude qui ajoute : « En Île-de-France en particulier, ceux-ci s’élèvent en moyenne à 84 730 euros, contre 69 160 euros pour les autres orientations » précise l’étude.
Composition du revenu disponible annuel moyen des ménages agricoles selon la spécialisation et la localisation de leur exploitation, en 2020
