Filière caprine
Selon les estimations de la FAO, le cheptel mondial est en hausse
Filière caprine
Avec 20 % de hausse sur dix ans, le cheptel caprin mondial est en forte croissance tandis qu´il régresse dans les pays de l´Union européenne. Analyse comparative des évolutions.
Selon les estimations de la FAO, le cheptel caprin mondial aurait augmenté ses effectifs de plus de 20 %, ces dix dernières années. En 2000, il approchait les 720 millions de têtes, soit 135 millions de plus qu´en 1990. Depuis 1995, l´augmentation a été d´un peu plus de 50 millions de têtes. L´Asie renforce toujours ses positions. L´essentiel de cette progression s´est produit en Asie qui détient la grande majorité du troupeau mondial. Ses effectifs auraient crû de 10 % entre 1995 et 2000, avec 42 millions de têtes supplémentaires. Ces chiffres, à prendre avec précaution, confirment la prédominance de l´Asie dans l´économie caprine mondiale (graphique 1).
L´Asie détient 60 % du cheptel caprin mondial
En effet, en 2000, l´Asie détenait 453 millions de caprins, soit 63 % de l´ensemble du cheptel caprin mondial. En 1990 sa part était de 60 %. Les deux pays les plus peuplés de la Terre, la Chine et l´Inde, se partagent à eux seuls respectivement 21 % et 17 % du cheptel mondial, et voient leurs effectifs progresser. En seconde position vient le continent africain avec 29 % du cheptel mondial, proportion en légère baisse malgré un petit gain en effectifs. L´Amérique, avec 5 % du cheptel, et l´Europe, avec 3 %, pèsent peu au niveau mondial et voient leurs effectifs baisser.
Dans de nombreux pays, la vocation première de l´élevage caprin est la production de viande, sachant que le poids moyen de production de viande rapporté aux effectifs est en général faible, de 4 à 7 kg selon les continents.
Chèvres en Mongolie intérieure ©Chine. ©D. R. |
La Chine représente de l´ordre de 28 % de la production mondiale de viande caprine
Le cheptel asiatique est ainsi plutôt orienté vers la production de viande, avec plus de 70 % de la production mondiale évaluée à environ 3,8 millions de tonnes en 1999. A elle seule, la Chine représenterait 28 % de la viande caprine produite au niveau mondial. A l´inverse, l´Inde serait plus laitière et pèserait pour 26 % de la production mondiale de lait de chèvre et seulement 12 % pour la viande.
D´une manière générale, dans les grands ensembles de la production caprine, on rencontre de grands effectifs, mais des rendements très faibles.
Dans ce contexte, l´Europe tient une place particulière avec des effectifs faibles et en régression, mais, par ailleurs avec des niveaux de production par animal beaucoup plus élevés que dans le reste du monde. Ainsi, en production laitière, où c´est le plus manifeste, l´Europe, avec ses 3 % des effectifs, représente-t-elle 18 % de la production mondiale.
©D. R. |
Légende - Afrique saharienne
Dans de nombreux pays, la vocation première de la chèvre est la production de viande.
La baisse continue dans l´Union européenne
Le cheptel caprin de l´Union européenne s´établirait à 11,2 millions de têtes en 2000, selon les estimations d´Eurostat et du SCEES. Il aurait donc encore diminué de près de 430 000 têtes par rapport à 1999, soit un recul de 3,7 % qui fait suite à la baisse de 3 % déjà enregistrée l´année précédente (graphique 2).
En cinq ans, le cheptel caprin de l´Union européenne aurait ainsi perdu près de 130 000 têtes, soit environ 10 % de ses effectifs. Plus précisément, si l´on considère les chèvres et chevrettes saillies, la baisse des effectifs de ces animaux ne serait que de 1,9 % en 2000 par rapport à 1999, avec notamment un maintien en France et une progression de 1,4 % en Italie.
©Source : Eurostat |
La Grèce, principal producteur européen avec 46 % du cheptel de l´Union, aurait perdu 3 % de ses effectifs entre 1999 et 2000, et 12 % sur cinq ans. La production de viande qui est la destination principale du troupeau grec (58 % du tonnage européen) aurait, dans le même temps, baissé de 8 % entre 1995 et 2000.
De même, l´Espagne, deuxiè-me cheptel de l´Union avec 23 % des effectifs, régresse de 2,4 % entre 1999 et 2000 et de 13 % sur les cinq ans, avec toutefois une augmentation de sa production de viande et une baisse de sa production laitière de près de 2 %.
L´Italie, troisième producteur, 9 % du cheptel européen, est malgré la hausse précédemment signalée en 2000, en régression de 5 % de ses effectifs caprins sur les cinq dernières années, avec une légère augmentation de sa production laitière et une baisse de sa production de viande.
La France, en quatrième position, 9,5 % du cheptel de l´Union, subit, parmi les principaux producteurs, la baisse la moins forte de son cheptel. En cinq ans, sa production laitière totale augmente de 12 %, la hausse la plus forte en volume. Le cheptel portugais est en forte régression.
Parmi les Etats-membres aux faibles effectifs, les Pays-Bas développent très fortement leur cheptel caprin qui a augmenté de 160 % en cinq ans. Le cheptel néerlandais compterait maintenant 190 000 têtes, dont plus de la moitié à vocation laitière, et la production laitière évaluée à 65 millions de litres, selon les statistiques nationales, a presque triplé en cinq ans.
©J.-C. L. |
Légende - Troupeau en Andalousie
En cinq ans, le cheptel caprin de l´Union européenne a perdu 10 % de ses effectifs.