Sécheresse : Acheter du fourrage ou réduire l’effectif caprin ?
Alors que de nombreux éleveurs ont puisé dans leurs stocks hivernaux à cause de la sécheresse, l'arbitrage entre achat de fourrage ou réforme d'animaux n'est pas toujours évident. L’Institut de l'élevage donne des pistes de réflexion et méthodes de calcul pour accompagner les éleveurs.
Alors que de nombreux éleveurs ont puisé dans leurs stocks hivernaux à cause de la sécheresse, l'arbitrage entre achat de fourrage ou réforme d'animaux n'est pas toujours évident. L’Institut de l'élevage donne des pistes de réflexion et méthodes de calcul pour accompagner les éleveurs.
La sécheresse estivale que nous venons de vivre a réduit fortement les rendements fourragers et entamé les stocks hivernaux dans de nombreux d’élevages. L’Institut de l’élevage propose quelques pistes de réflexion à adapter à chaque situation pour atténuer son impact (Pour accéder au dossier de l’institut de l’élevage, cliquez ici.) « Les stratégies à développer sont à adapter à chaque exploitation selon ses possibilités agronomiques, l’intensité de la sécheresse subie et l’exigence du niveau alimentaire recherché par les troupeaux », rappelle l’Idele.
Nous détaillons ici la question de l’arbitrage entre achat de fourrage ou réduction de l’effectif caprin. Cette question doit se poser une fois les besoins réels calculés et un bilan fourrager précis effectué.
En cas d’un manque limité de fourrage, il est en effet intéressant de comparer l’intérêt d’un achat, lorsque c’est possible (disponibilité, gestion de trésorerie etc.), par rapport à une réduction de l’effectif.
« L’intérêt de l’une ou l’autre des solutions est très variable en fonction des contextes, des niveaux de productions, des systèmes et coûts alimentaires et de la valorisation du lait, précise Bertrand Bluet, chef de projet élevage caprin à l’Institut de l’élevage. Globalement, l’achat de fourrage sera à privilégier s’il est de qualité et s’il est destiné à des animaux à niveau de production correcte. »
« Avant toute chose, la question se pose de la qualité du fourrage acheté au regard du fourrage disponible sur l’exploitation, prévient-il. S’il est de nature ou de qualité différente, il faudra repenser la répartition du fourrage dans la ration quotidienne mais aussi dans le planning de distribution annuel (en fonction des objectifs de production, des stades de lactations des lots etc.). »
Une fois cette estimation effectuée, il faut comparer le coût d’achat du fourrage et l’évolution estimée du produit (positif ou négatif) par rapport à l’impact économique de la réduction de l’effectif (voir exemple de calcul ci-dessous).
« La remontée ultérieure de l’effectif peut être anticipée avec l’élevage de chevrettes supplémentaires moins exigeantes en termes de quantité et qualité de fourrage. On peut alors intégrer le coût d’élevage de ces chevrettes supplémentaires dans le calcul comparatif. »
Déficit moyen de pluviométrie de 20 %
L’été 2022 est le deuxième plus chaud en France métropolitaine depuis le début des mesures en 1900 selon les chiffres présentés par Météo France dans son bilan saisonnier. Le déficit moyen de pluviométrie est supérieur à 20 % par rapport à la moyenne entre 1991 et 2020, classant cet été parmi les dix plus secs sur la période 1959-2022 à l’échelle de la France. Ces deux éléments combinés ont provoqué un assèchement record des sols superficiels de mi-juillet à mi-août puis de nouveau fin août.