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Négociations commerciales 2022 : des hausses insuffisantes obtenues pour le lait de chèvre

Les négociations annuelles entre transformateurs et distributeurs sur les prix des produits à marque se sont terminées le lundi 28 février dans un contexte d’envolée des cours des matières premières. Les dernières discussions ont été tendues.

Le ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie, a été très présent lors des négociations commerciales pour assurer la bonne application de la loi Egalim 2 et la mise en œuvre de contrôles pour sanctionner les abus.
Le ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie, a été très présent lors des négociations commerciales pour assurer la bonne application de la loi Egalim 2 et la mise en œuvre de contrôles pour sanctionner les abus.
© V. Hervé-Quartier

À quelques heures de la clôture des négociations commerciales 2022, la tension était forte dans les filières agricoles et dans les allées du Salon de l’agriculture. Si des augmentations de tarifs sur les produits à marque ont bien été obtenues lors des négociations commerciales 2022, elles sont « insuffisantes pour couvrir l’ensemble des hausses subies par les éleveurs et les entreprises de transformation », expliquent Mickaël Lamy, administrateur de la coopération laitière, et Jehan Moreau, directeur de la Fédération des industriels laitiers. Sanctuarisé par la loi Egalim 2, le coût de la matière première agricole n’a pas été touché, mais les distributeurs ont mis plus de pression sur les hausses demandées pour la partie industrielle témoignent les transformateurs.

Des charges en hausse de 60 €/1000 L 

La hausse des charges est évaluée par la Fédération nationale des éleveurs de chèvres, la Fnec, à plus de 7 % pour les éleveurs caprins, soit 60 euros pour 1000 litres. « Les éleveurs de chèvres attendent maintenant que la hausse du prix du lait soit à la hauteur des besoins et des enjeux de la production dès le mois de mars », a alerté la Fnec quelques heures avant la clôture des négociations.

L’enjeu porte maintenant sur les marques de distributeurs (MDD). Si la Fnec rappelle que le coût de production du lait est le même que ce soit pour les produits à marque ou sous MDD, les négociations qui se poursuivent sur ces dernières s’annoncent compliquées. « On parle beaucoup des marques, mais elles ne représentent que 30 % des volumes commercialisés en lait de chèvre. Nous avons un volume équivalent en MDD et les négociations s’annoncent tout aussi difficiles », avancent les représentants des transformateurs laitiers.

Les éleveurs en première ligne

« Au cours de ces derniers mois, dans la dynamique de la loi Egalim2 et pour maximiser les chances de réussite de ces négociations commerciales, la Fnec et son réseau ont échangé avec les représentants des laiteries très régulièrement afin de porter les revendications de revalorisation du prix du lait de chèvre », précise-t-elle. La Fnec explique également avoir adressé un courrier à chaque enseigne de la grande distribution faisant part du prix objectif de 840 euros pour 1000 litres nécessaire pour dégager un revenu suffisant.

 

De son côté, dans un communiqué du 26 février, La Coopération agricole s’inquiète des risques pour l’ensemble des agriculteurs et coopératives français qui font face à une inflation record des prix des matières première et de l’énergie : « A 48 heures de la date butoir des négociations commerciales annuelles et dans un contexte de guerre en Ukraine, nous alertons sur l’aggravation de la situation économique de l’ensemble des filières agricoles et alimentaires. Les importantes pertes de marges engendrées par une situation d’inflation historique menacent l’activité et la pérennité de notre chaîne alimentaire. Il est urgent de réagir : l’ensemble des maillons doit prendre leur responsabilité ! ».

Pour la Fnec, il sera nécessaire de renégocier des hausses supplémentaires d’ici cet été. Mais les clauses de renégociations prévues par la loi Egalim 2 auraient été rendues inopérantes par les distributeurs selon les transformateurs. Il semble que l’appel de La Coopération agricole pour « que les modalités des clauses de révision, en termes de temporalité et de seuils, permettent une véritable adaptation à la volatilité des cours des marchés » n’ait pas été entendu.

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