Sylvain Boiron, éleveur de 150 chèvres dans la zone Selles-sur-Cher
« La région Centre-Val de Loire a des atouts pour s’installer »
« Dans la région Centre-Val de Loire, il y a des fermes à reprendre et des offres d’emploi. Nous avons d’ailleurs édité un petit livret qui recense les fermes caprins à céder ou celles où il y a la possibilité de mettre des chèvres. Avec ses cinq fromages AOP, la région est la première pour les signes de qualité caprins. Elle produit d’ailleurs 44 % des fromages de chèvres AOP français. Les AOP permettent un prix du lait qui était en moyenne de 740 euros les mille litres en 2017. Ce prix du lait compense nos cahiers des charges qui imposent par exemple une alimentation sans OGM ni huile de palme et issue de la zone à 75 %. Cela impose d’être autonome en fourrage, ce qui nous rend plus résistants à une hausse des prix des intrants.
Avec cette valorisation du lait, il n’y a pas besoin d’avoir 300 chèvres pour vivre. La moyenne de nos élevages est d’ailleurs de 180 chèvres par ferme. Les huit laiteries que compte la région sont un vrai atout, soit pour s’installer comme livreur, soit comme éleveur mixte, c’est-à-dire à la fois fromager fermier et livreur de lait. Cela permet de sécuriser ses revenus tout en développant ses compétences fromagères et son circuit de vente. Nous sommes d’ailleurs en moyenne à deux heures et demie de Paris et il y a ici de vraie habitude de consommation de fromages de chèvres. Il y a aussi un environnement technique fourni avec des techniciens, des affineurs et des vétérinaires compétents en caprin. La densité d’élevage caprin permet aussi d’envisager des choses à plusieurs. Dans ma zone, nous avons par exemple salarié une personne au service de remplacement à plusieurs éleveurs. »