La ferme du Pradel fait peau neuve
La ferme expérimentale du Pradel, en Ardèche, double son cheptel. Pour y parvenir, sa gouvernance a été remodelée.
C’est une nouvelle association, Cap’Pradel, qui voit le jour sous la tutelle de l’Institut de l’élevage, de la Fnec, de la chambre régionale d’agriculture Auvergne-Rhône-Alpes et de l’EPLEFPA Olivier de Serres. À Mirabel, en Ardèche, la ferme expérimentale du Pradel est un outil indispensable et incontournable de la production caprine française, son rayonnement est à la fois départemental, régional et national. L’association a pour objectif de mettre en place et de suivre l’avancée des expérimentations sur la ferme du Pradel et sur les fermes commerciales environnantes. « Répondre aux problématiques des éleveurs de chèvre de la région mais aussi de la France entière est notre défi, expose Laurent Balmelle, président de Cap’Pradel et éleveur caprin dans le Sud Ardèche. C’est pourquoi nous veillons à maintenir un bon équilibre entre les projets nationaux et ceux plus locaux. »
Deux salles de traite pour 240 chèvres
Les études de la ferme expérimentales se recentrent sur quatre axes de travail majeurs : la maîtrise des coûts de production, avec une valorisation optimale de la ressource fourragère et la maximisation du pâturage, la maîtrise de la transformation du lait cru et de la qualité des fromages et de la viande caprine, la réduction de l’empreinte environnementale du lait et des fromages de chèvre et la promotion des services rendus par l’élevage caprin notamment au niveau de la biodiversité et enfin, la valorisation des nouvelles technologies pour le pilotage du troupeau et son suivi de la traite à la transformation fromagère. La ferme du Pradel va d’ailleurs intégrer le réseau Digifermes, qui regroupe des fermes expérimentales défendant une vision de l’agriculture connectée. Philippe Thorey, animateur de l’association développe : « mettre en place des nouvelles technologies désigne principalement l’installation de capteurs permettant de collecter automatiquement différents types de données qui seront ensuite traitées. » Pour Laurent Balmelle, l’intérêt est avant tout de « faire du Pradel une référence pour toutes les générations futures, au même titre que l’Inra de Lusignan. » La ferme du Pradel s’agrandit avec l’objectif de doubler son cheptel, passant à 240 chèvres qui seront réparties dans cinq lots. Le nombre d’expérimentations par an pourrait donc être augmenté. Elle se dote notamment de deux machines à traire indépendantes permettant de faire des comparaisons simultanées en variant des modalités. En essai actuellement, deux produits pour traiter le biofilm. La fromagerie pourra transformer 450 litres par jour et produira 225 000 fromages par an, tout en conduisant des expérimentations. Son inauguration officielle aura lieu avant la fin d’année 2019.
400 ans de la mort d’Olivier de Serres
En 1619, disparaissait le père de l’agronomie moderne. Olivier de Serres aurait introduit les pratiques d’irrigation, le méteil de légumineuses, l’enrichissement des sols par les cultures fourragères, etc. Toutes ces pratiques et les observations de l’agronome humaniste ardéchois sont détaillées dans son ouvrage Théâtre d’agriculture et mesnage des champs. En 1578, le domaine du Pradel devient la résidence d’Olivier de Serres et de sa famille. Aujourd’hui, le domaine accueille un lycée agricole, un centre de formations pour adultes et la ferme expérimentale caprine. Tout au long de l’année 2019, des évènements auront lieu en Ardèche et en France pour commémorer l’œuvre d’Olivier de Serres.