La ferme caprine du Pradel, en première ligne des recherches pour l’autonomie fourragère
Le changement climatique impose aux chevriers de repenser leur système fourrager et la ferme expérimentale caprine du Pradel est impliquée dans différentes initiatives pour les accompagner.
En Ardèche, sur les parcelles de la ferme expérimentale caprine du Pradel, les expérimentations fourragères vont bon train. Intercultures, dérobées ou arbres fourragers, les leviers d’adaptation au changement climatique sont nombreux et à l’étude.
Création de références sur les plantes fourragères d’intercultures d’été
Dans le cadre du projet Cap Protéines financé par le plan France Relance, Arvalis coordonne différents essais sur l’acquisition de références pour développer la production de protéines végétales issues de fourrages. Au Pradel, comme sur sept autres sites français, sont implantées les graminées suivantes : un maïs fourrager semi-précoce, cinq sorghos fourragers (BMR, PPS, hybride…), un moha, un millet perlé BMR, un Teff Grass et du colza fourrager. Les légumineuses sélectionnées sont : une vesce commune de printemps, une vesce velue, un trèfle d’Alexandrie, un trèfle squarrosum, un trèfle de Perse, un lablab et un cowpea. Ce dispositif permettra d’étudier ces plantes en pure et en association binaire (une légumineuse et une graminée ou du colza) et d’évaluer leur comportement agronomique, leur rendement, leur composition chimique, leur valeur alimentaire et leur aptitude à l’association. Trois cycles d’exploitations sont envisagés en juillet, septembre voire octobre, suivant les conditions météo, suite à une implantation réussie le 20 mai. L’opération sera renouvelée en 2022.
Mise en place de prairies multiespèces et culture dérobée d’été
Le projet régional PEPIT SecuFourrage – piloté par la chambre d’agriculture de l’Isère (2020 à 2022) – vise à sécuriser la production fourragère sur les terres labourables en jouant sur plusieurs axes complémentaires. Au Pradel, un premier essai consiste à implanter quatre prairies multiespèces différentes : brome et luzerne ; mélange St Marcellin, lotier et trèfle blanc ; le mélange précédent, luzerne et sainfoin ; le mélange précédent, chicorée et plantain. Ces parcelles sont destinées à être pâturées et leurs productivités, leurs compositions floristiques et leurs valeurs alimentaires seront évaluées régulièrement. Le second essai vise à implanter un mélange de sorgho multicoupes en deuxième culture au printemps sur une parcelle de méteil (triticale, avoine, vesce commune et pois fourrager) semée en automne. Ces deux cultures seront pâturées et les quantités ingérées seront évaluées.
Essais sur les arbres fourragers
Cap’Pradel a lancé cette année un projet APaChe sur le pâturage des ligneux financés par les fonds Massif central. Il permettra d’acquérir des références sur le pâturage de mûriers blancs et de la vigne et les conséquences sur les fromages ainsi que sur l’implantation et l’entretien d’arbres pour optimiser leur potentiel par les chèvres. Des essais et suivis sont également prévus sur les exploitations commerciales en Occitanie, Nouvelle Aquitaine et Auvergne Rhône-Alpes.