Broyage des poussins interdit : quelle technique existe pour l’ovosexage ?
Le broyage et le gazage des poussins mâles seront interdits dès le 1er janvier 2022 en France. Julien Denormandie, ministre de l’agriculture a annoncé sa décision, dimanche 18 juillet. Les éleveurs devront se reposer sur l’ovosexage ou « sexage in ovo ». L’occasion de faire le point sur cette technologie.
Le broyage et le gazage des poussins mâles seront interdits dès le 1er janvier 2022 en France. Julien Denormandie, ministre de l’agriculture a annoncé sa décision, dimanche 18 juillet. Les éleveurs devront se reposer sur l’ovosexage ou « sexage in ovo ». L’occasion de faire le point sur cette technologie.
Une vingtaine de projets sont menés sur l’ovosexage dans le monde. Certaines méthodes semblent se dégager avec leurs avantages et leurs inconvénients. L'"édition de gène" mise l’introduction d’un gène fluorescent sur un chromosome sexuel Z. Autre possibilité : percer la coquille pour identifier le sexe ou de manière moins invasive, se baser sur des analyses de spectre.
Un couvoir déjà équipé en France
Le 7 juin dernier, les premiers poussins femelles sont nés en France, avec la méthode de l’ovosexage. Un robot perce automatiquement les coquilles, chez Novoponte, installé à Juigné-sur-Sarthe (Pays-de-la-Loire). Le couvoir Hy Line France mise, lui, sur la méthode Cheegy par l’Allemand AAT. La détection du sexe de l’embryon est alors détectée via la méthode hyperspectrale.
Lire aussi : la filière française de l’œuf et l’ovosexage
Sexage in "ovo" : les producteurs doivent commander leur équipement avant janvier
L’ovosexage représente un surcoût estimé à 4 % du chiffre d’affaires. Pour aider les éleveurs à investir dans de nouveaux couvoirs, l’état prévoit de mettre 10 millions d’euros sur la table. Au 1er janvier, les producteurs devront a minima avoir commandé leurs machines de sexage in ovo, qui devront couvrir les deux tiers de la production dès la fin du premier trimestre. En France, cinq couvoirs sont concernés par ce décret.
L'interprofession de l'oeuf s'interroge sur le finacement du surcoût
Le coût de l’ovosexage devra être répercuté sur toute la filière et donc au consommateur. Des réflexions sont en cours au sein de l'interprofession de l'oeuf (CNPO) pour compenser le surcoût (+1 à 4ct sur une boite de six oeufs). Première possibilité : créer un fonds interprofessionnel assis sur une cotisation volontaire étendue (CVE). «Nous en sommes au tout début des discussions», explique le président du CNPO Philippe Juven. Autre possibilité : une contractualisation avec les nouveaux outils permis par la loi Egalim 2. Cependant, cette contractualisation sera confronté au le marché très concurrentiel des ovoproduits.
Julien Denormandie veut étendre l'ovosexage dans tous les pays de l'Union Européenne
L’enjeu pour Julien Denormandie, son homologue allemand, est donc de convaincre les autres pays européens d’adopter l’ovosexage. Selon le ministre de l’agriculture, « plusieurs pays ont apporté leur soutien. Je pense à l'Autriche, à l’Irlande, au Luxembourg, à l’Espagne et au Portugal ».