Une plateforme de savoir pour l’élevage bovins viande européen
Les acteurs du projet BovINE (réseau d’innovation européen) ont organisé leur première réunion de partage en juin dernier pour partager les défis et discuter des potentielles solutions, pour un élevage bovins européen durable.
Les acteurs du projet BovINE (réseau d’innovation européen) ont organisé leur première réunion de partage en juin dernier pour partager les défis et discuter des potentielles solutions, pour un élevage bovins européen durable.
L’Union européenne est le troisième plus grand producteur de bovins dans le monde (8 millions de tonnes) mais pour conforter sa place, la filière viande bovine a de nombreux challenges à relever. Dans ce but, le programme BovINE a été lancé. Ce n’est pas un projet de recherche mais bien un projet de réseau thématique, axé sur l’échange de connaissances dont l’objectif est d’aider les éleveurs bovins viande en Europe à surmonter les défis et promouvoir la durabilité du secteur et de la communauté.
Le programme connecte les agriculteurs de toute l’Europe en fournissant une plateforme ouverte – le BovINE Knowledge Hub – où éleveurs de bovins, conseillers, organisations membres et chercheurs peuvent échanger des connaissances et partager des expériences pour sensibiliser et adopter des pratiques innovantes et éprouvées. Le réseau BovINE a tenu sa première réunion de partage le 22 juin. Elle implique 10 pays sur quatre chantiers :
- la résilience socio-économique
- le bien-être animal et la santé
- la productivité et la qualité de la viande
- la durabilité environnementale
Lire aussi : Filière viande bovine européenne : de meilleures perspectives pour fin 2021
De nombreuses thématiques abordées
Cette première réunion, organisée et accueillie par les partenaires français du projet, l’Institut de l’élevage et la Fédération nationale bovine, s’est concentrée sur la durabilité de l’élevage bovins européen. Au cours de cette journée, différents partenaires ont témoigné des travaux mis en place dans leur pays sur cette thématique. « Le Portugal travaille sur des initiatives visant à améliorer l’image de la filière bovins viande pour contrecarrer le déclin de consommation. Dans cette optique, nous recherchons des moyens pour faciliter la mesure du bien-être et la communication en élevages », souligne José Pais d’Intia. L’Allemagne se penche quant à elle sur les installations dans les cages à veaux pour une simplification de la distribution alimentaire des manipulations, dans le but d’améliorer la résilience socio-économique des éleveurs allaitants.
Lire aussi : En Irlande, un OAD prévoit la pousse de l’herbe pour la semaine à venir
En Estonie, les élevages sont rarement en dur. Pour cette raison et pour améliorer les prairies sans recours au labour, « on étudie l’impact du bale grazing. En mettant des balles de foin, à disposition des animaux, on protège les pâtures », explique Airi Külvet. En Belgique, l’objectif est d’assurer l’efficience de la production en optimisant le nombre de veaux par vache et par an. A partir d’échantillons de sang, on optimise les connaissances sur l’animal. Une moins bonne fertilité des femelles Blanc Bleu Belge a été observée lorsqu’elles sont carencées en Sélénuim et vitamine E. L’Italie travaille pour sa part, sur l’alimentation de précision grâce à un appareil numérique qui assure un suivi précis et continu de la ration, pour une homogénéité parfaite. L’Irlande met en place des initiatives pour améliorer l’image de la viande. Dans cette optique, elle a lancé un programme pour prouver que la qualité de la viande produite de manière durable est meilleure que celle produite de manière standard. En Pologne, pour bonifier l’image de la viande, la filière s’active sur un nouveau modèle de notation de la viande afin d’aider les éleveurs à répondre aux attentes du consommateur.
Fin prévue pour 2022.
Lire aussi : En Italie, une litière recyclée un peu particulière
Des innovations autour de l’alimentation
La journée s’est poursuivie sur la présentation d’innovations, telles que l’intégration de légumes sous forme d’ensilage dans l’alimentation des bovins pour éviter les déchets à l’échelle de la filière. Le profil de la viande semble amélioré. Toutefois, le manque de standard ne permet pas d’évaluer cet aliment. Un projet de distributeur automatique de l’alimentation a également été présenté pour augmenter la productivité. Si ces systèmes ont montré leurs avantages en production laitière, le projet vise à transposer cela en viande bovine.
Un consortium de 10 pays
BovINE rassemble un consortium de 18 organisations, de 10 pays européens (France, Espagne, Italie, Allemagne, Belgique, Irlande, Estonie, Portugal, Royaume-Uni, Pologne) et de 370 fermes pilotes pour se focaliser sur les besoins des 255 000 éleveurs qui constituent la filière bovins viande en Europe. Ce consortium diversifié est composé d’organismes de recherche, d’associations d’agriculteurs et de races, d’organismes sans but lucratif et de PME. Il est coordonné par le Teagasc (Irlande). Chaque partenaire a un rôle spécifique au sein du projet d’une durée de trois ans.