Une autochargeuse pour ensiler de l’herbe en toute autonomie
Quatre éleveurs de Corrèze se sont équipés d’une remorque autochargeuse pour pouvoir ensiler sans mobiliser de main-d’œuvre extérieure et se donner les moyens de récolter la meilleure qualité d’ensilage d’herbe.
Quatre éleveurs de Corrèze se sont équipés d’une remorque autochargeuse pour pouvoir ensiler sans mobiliser de main-d’œuvre extérieure et se donner les moyens de récolter la meilleure qualité d’ensilage d’herbe.
« Jusqu’à l’année dernière, nous travaillions avec une entreprise pour l’ensilage d’herbe. Mais celle-ci ne pouvait intervenir sur nos parcelles que trop tard. Nous ne pouvions pas faire de récolte précoce début mai », explique Sébastien Bourrier, éleveur à Saint-Hilaire-Foissac, en Corrèze, et président de la Cuma de Lapleau. Pour remédier à ce problème, c’est sur une remorque autochargeuse avec système de coupe fine que la Cuma a porté son choix. « Nous sommes un petit groupe de quatre élevages, et nous ne disposons pas facilement de temps pour rendre des journées de travail chez nos collègues. Une ensileuse automotrice, ce n’était pas possible. La remorque autochargeuse est une bonne solution dans notre cas. » En effet, avec cet équipement, un chantier d’ensilage nécessite seulement deux personnes : l'une fauche et ramasse, et l’autre tasse au silo. Etant situées à des altitudes différentes, la pousse de l’herbe est suffisamment décalée entre les quatre exploitations du groupe pour que la machine puisse circuler de l’une à l’autre et être disponible au moment où chacun souhaite faucher. « Cette technique permet à chaque élevage d’être indépendant pour organiser ses coupes d’ensilage, avec à la clé une meilleure valeur alimentaire de l’ensilage », résume Elise Trayssac, de la chambre d’agriculture de Corrèze.
Ensiler au minimum 120 hectares par an
Le modèle choisi est de grande taille, avec un volume de 40 m3 utiles, soit 66 m3 d’herbe tassée. Les éleveurs ont choisi en option l’affûtage automatique des 45 couteaux, qui intervient tous les 6 à 7 hectares. C’est une machine simple, qui ne demande pas d’entretien spécial. Chacun utilise son propre tracteur, qui doit avoir une puissance d’au minimum 160 ch. La facturation est calculée à l’hectare (60 €/ha). Pour cette première année, Sébastien Bourrier a récolté 18 hectares, surtout du RGI début mai et aussi un méteil (triticale, pois, vesce, avoine). « La coupe est très franche, les brins mesurent 4,5 à 5 cm, c’est-à-dire qu’ils sont un peu plus longs qu’avec une ensileuse classique. Je suis très satisfait du résultat. » Il avait prévu de faire d’autres coupes cet automne mais la météo ne l’a pas permis. Ses parcelles les plus éloignées sont situées à 3 km du silo. D’autres éleveurs de la Cuma ont jusqu’à 10 km à parcourir, mais comme l’autochargeuse a un grand volume, cela reste cohérent pour le timing du chantier.
Jérôme Clarissou, qui élève en Gaec avec ses associés 170 Limousines à Saint Paul, a récolté à l’autochargeuse tout début mai 12 hectares de RGI. Puis vers 10 mai, le silo a été réouvert pour y ajouter l’ensilage de 25 hectares de prairies naturelles. « L’ensilage d’herbe devrait cette année atteindre 12 à 14 % de MAT, se réjouit l’éleveur. Auparavant, le chantier n’était pas possible avant le 25 mai et on ne pouvait pas atteindre cette qualité. » Il fauche puis andaine le lendemain avant de ramasser avec l’autochargeuse dans un délai de deux jours à deux jours et demi. L’ensilage d’herbe compose la base de la ration des vaches allaitantes, distribuée à la mélangeuse, avec un peu d’ensilage de maïs (12 ha) et 500 g de correcteur azoté. La deuxième coupe, très riche en trèfles, est enrubannée.
La remorque autochargeuse a aussi été utilisée comme simple remorque pour des chantiers d’ensilage de maïs. Elle pourrait aussi ramasser de la paille mais les éleveurs n’en ont pas l’usage. Elle a été prévue pour récolter au moins 120 hectares par an d’ensilage d’herbe sur les quatre élevages et cet objectif est atteint.