Un marché européen du jeune bovin contrasté
D'après la lettre mensuelle de conjoncture de l'Institut de l'Elevage, le marché du jeune bovin est lourd en Espagne, en Pologne et en Allemagne. Il est par contre équilibré en Italie, et se tient bien en France pour les mâles de races à viande.
D'après la lettre mensuelle de conjoncture de l'Institut de l'Elevage, le marché du jeune bovin est lourd en Espagne, en Pologne et en Allemagne. Il est par contre équilibré en Italie, et se tient bien en France pour les mâles de races à viande.
« La production de jeunes bovins en Pologne n’a pas fini de payer le scandale sanitaire lié à la commercialisation de vaches malades » explique l’Institut de l’Elevage dans sa lettre de conjoncture mensuelle Tendances. Les cours des jeunes bovins n’ont pas cessé de reculer depuis février dernier. La demande européenne en viande polonaise s’est nettement réduite. D’après Eurostat, seulement 61 000 mâles ont été abattus en février soit 21 % de moins qu’en 2018. Mais cumulée sur deux mois, la baisse des abattages n’est que de 4 %. « Les mâles restant à écouler, qui ne bénéficient plus du marché turc, devraient peser sur les marchés dans les mois à venir » analyse l’Institut de l’Elevage.
En Espagne également, le marché des jeunes bovins est lourd. Les abattages ont nettement progressé depuis l’automne 2018, en lien avec l’effondrement du marché turc pour les bovins vivants. D’après Eurostat, 7 % de plus de jeunes bovins ont été abattus en février par rapport à l’année précédente. « Ces abattages supplémentaires pèsent sur le marché domestique espagnol comme sur le marché communautaire du jeune bovin. »
En Allemagne, la demande limitée fait pression sur les cours. L’offre en jeunes bovins est pourtant en net recul (-14 % entre début avril et début mai par rapport à 2017). Mais la demande évolue de façon structurelle (davantage de haché et transformé à partir de vaches, que de piécé issu de jeunes bovins). Et la concurrence des viandes à griller de porc et volailles se fait sentir.
En Italie par contre, le marché du jeune bovin semble équilibré. Les cours sont stables depuis plusieurs semaines, et d’ailleurs les cours sont repassés au-dessus du niveau de l’an dernier à la même date. « L’offre toujours modérée fait face à une demande des abatteurs plutôt limitée. »
En France enfin, avec toujours moins de jeunes bovins laitiers sur le marché et des stocks de mâles en ferme limités, les sorties de mâles devraient rester limitées dans les mois à venir. Par rapport à l’an dernier, la BDNI recense -10 % de mâles de race à viande de 12 à 18 mois et -7% de 18-24 mois. Les exportations de jeunes bovins gras vers le Maghreb sont dynamiques cette année, et elles devraient contribuer également à réduire les abattages en France. Le jeune bovin U cote mi-mai au-dessus des deux années précédentes, à 3,97 euro/kgC. Le JB R a par contre perdu quelques centimes ces dernières semaines, à 3,77 euro/kgC, mais il se situe quand même 1 % au-dessus de celui de l’an dernier.